Foyers de culture scientifique

dans la France méditerranéenne

du XVIe au XVIIIe siècle

Les historiens des sciences ne portent pas assez attention aux humbles, mais décisives clartés, que l'étude historique de l'enseignement scientifique pourrait leur fournir. C'est grand dommage. Car en ces siècles humanistes où les régents entretenaient avec les savants « sans enseigne », levés parmi les honnêtes gens, des échanges, dont nous avons perdu l'idée aujourd'hui, les leçons des écoles aident souvent à mieux saisir l'éclosion et le développement des sciences. Il nous a paru qu'il n'était pas sans intérêt d'évoquer l'activité scientifique des collèges où se formèrent plusieurs des membres de cette « école provençale » dont Pierre Humbert a si bien montré le rôle d'initiatrice dans l'histoire de l'astronomie française (1). « C'est par la Provence que la France connut les découvertes de Galilée, et c'est en Provence que surgissent [en 1610] les premières lunettes (2). »

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Quelles sont les origines de cette floraison astronomique ?

Sur cette question jusqu'ici non résolue, le dépouillement des archives des collèges apporte de précieuses lumières. Il révèle en effet l'existence, à la fin du xvie siècle, d'un foyer scientifique aux confins de la région provençale.

A l'encontre de l'humanisme français contemporain, plus piqué de lettres que de sciences, les Jésuites, stimulés par leurs contacts avec les universités italiennes, s'intéressaient aux sciences. Aussi, dès 1556, trouvons-nous une chaire de mathématiques au Collège de Tournon. Les comptes d'un procureur semblent autoriser à

Draguignan, LXIII, 1942, /

T. 1. — 1948 19