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De Prométhée à Sisyphe Réflexions sur l'histoire de l'idée de progrès

Published online by Cambridge University Press:  09 June 2010

Philippe Delhaye
Affiliation:
Facultés Catholiques de Lille et de Lyon

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Prométhée, dieu du Progrès parce qu'il a apporté le feu et les arts aux hommes; Sisyphe, image de la désespérance puisqu'il voit éternellement échapper à ses mains le rocher qu'il a roulé au sommet d'une colline. Trois siècles ont vécu sous le signe de Prométhée, dans une folle confiance en l'homme. La génération actuelle lui préfère Sisyphe dont Camus a interprété le drame intérieur avec tout son génie philosophique. Peut-on rêver quelques instants sur ces thèmes en philosophe et en historien, ou mieux, en historien de la philosophie ?

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1963

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References

1 On verra à ce sujet Grimal, P., Dictionnaire de la Mythologie grecque et romaine, Paris, 1951, p. 397Google Scholar ainsi que les nombreuses références données par l'auteur.

2 Je ne traiterai pas ici des rapports entre le christianisme et l'idée de progrès. C'est un sujet théologique plus que philosophique. En deux mots, je voudrais seulement dire qu'il y a de singulières convergences entre christianisme et progrès. Le christianisme, en effet, donne à l'idée de temps une importance bien plus grande que les Grecs. Il y voit la médiation de l'action de Dieu préparant le Messie en son avènement charnel comme en sa parousie. Si une impression contraire a pu se faire jour, c'est parce que certains chrétiens ont cru devoir s'allier avec le conservatisme.

3 On verra par exemple Taton, R., Histoire générale des Sciences, tome 2, La science moderne (de 1450 à 1800), Paris, 1958Google Scholar.

4 A propos de la répercussion exacte de la condamnation on consultera le précieux et pondéré article de E. Vacandard, Galilée dans Vacent etc, Dictionnaire de théologie catholique, t. 6, col. 1090 etc. On est aussi éloigné ici de la fausse apologétique que de la polémique anti-cléricale.

5 Couturat, Leibniz, Opuscules et fragments inédits, Paris, 1901, p. 218 ssGoogle Scholar.

6 Le thème du “nain juché sur les épaules des géants” est abondamment exploité au Xlle siècle, dans l'École de Chartres notamment.

7 Cf. Gr. Havens, R., Jean-Jacques Rousseau, Discours sur les sciences et les arts, Édition critique avec introduction et un commentaire, New York, 1946Google Scholar.

8 Voltaire, Œuvres, ed. Molland, t. 38, p. 446–450.

9 Volney, Les Ruines, 1791, chap. 13. “L'humanité s'améliorerait-elle?”

10 Volney, , Œuvres choisies, Paris, 1833, p. 576Google Scholar.

11 Cfr. Dewaille, J., Essai sur l'histoire de l'ée de progrès à la fin du XVIIIe siècle, Paris, 1910Google Scholar; Bury, John Bagnell, The Idea of Progress, an inquiring into its origin and growth, London, 1920Google Scholar.

12 Ici aussi on verra le Dictionnaire de la Mythologie grecque et romaine de Ch. Picard, cité plus haut, p. 425: Zeus “lui imposa comme châtiment de rouler éternellement un énorme rocher en remontant une pente. A peine le rocher était-il parvenu au sommet qu'il retombait, emporté par son propre poids, et le travail était à recommencer.”