Un vol. de 17,5 x 11 de 128 pp. Paris, Presses universitaires de France, 1995.

Le premier mérite de ce livre réside en son titre. En effet, Emmanuel Guillon tient pour acquis que le bouddhisme est non pas une philosophie mais de multiples philosophies. Cette affirmation, évidente pour qui étudie cette pensée, n'est pourtant pas toujours acceptée par la communauté philosophique occidentale, malheureusement encline aujourd'hui encore à ne voir dans les philosophies non occidentales que des religions plus ou moins primitives ou au mieux des systèmes de pensée certes intéressants mais ne pouvant atteindre à la rigueur toute occidentale de la philosophie rationnelle. Il faut dire à la décharge du philosophe occidental que le bouddhisme ne lui offre pas beaucoup de points auxquels se raccrocher. «Il est certes malaisé d'entrer dans la spéculation bouddhiste, puisqu'elle vise à se dégager de l'Ontologie et de l'idée de Vérité, à considérer la notion de Sujet comme une erreur initiale, et à mettre sur le même plan les fonctions du langage et celles du silence. Ces spéculations, difficiles, souvent mal comprises (y compris en hide), semblent en effet mettre en cause les fondements mêmes de la philosophie occidentale issue des Grecs» (p. 4). Ce petit Que sais-je? intervient donc à point pour éclairer quelque peu le grand public sur l'étonnante diversité des écoles bouddhiques. Bien entendu, le caractère propre à la collection, et surtout le nombre limité de pages, interdit une étude de grande envergure. L'auteur réussit néanmoins la gageure de passer en revue les plus grands courants du bouddhisme.