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Gwendoline Jarczyck et Pierre-Jean Labarrière, Le syllogisme du pouvoir. Y a-t-il une démocratie hégélienne?

[compte-rendu]

Année 1989 75 pp. 559-560
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Gwendoline Jarczyck et Pierre- Jean Labarrière, Le syllogisme du pouvoir. Y a-t-il une démocratie hégélienne? (Bibliothèque philosophique). Un vol. 22 x 14 de 362 pp. Paris, Aubier, 1989. Prix: 160 FF.

«Y a-t-il une démocratie hégélienne? La question n'est pas simple. S'il est possible, comme nous le pensons, de lui apporter une réponse positive, c'est en prenant en compte l'idée d'une organisation politique ordonnée à la culture du 'grand nombre', à sa venue progressive à la rationalité. Un procès dans lequel le peuple est 'organiquement' partie prenante» (p. 355). C'est sur ces mots que se conclut le commentaire de la dernière section des Lignes-fondamentales de la Philosophie du Droit.

Si la question se pose pour les AA., c'est d'abord parce que traditionnellement, la Philosophie du Droit a donné de Hegel l'image d'un philosophe conservateur, théoricien de l'absolutisme prussien et de la souverainté du «prince». On sait pourtant que très jeune, Hegel s'était fait le chantre de la liberté de chacun au sein d'une société démocratique, saluant avec conviction les idéaux de la Révolution. La philosophie ayant pris le pas sur le romantisme, le totalitarisme aurait-il écrasé la liberté? Ou bien, en établissant un «syllogisme du pouvoir» entre la singularité du monarque et l'universalité des citoyens, articulé autour des corps intermédiaires particuliers, Hegel s'est-il ménagé la possibilité de penser la démocratie?

Conformément à leur approche de l'œuvre hégélienne dans son ensemble à laquelle ils nous ont rendus familiers, les AA. replacent d'emblée ces questions dans le contexte de leur rapport au système. C'est ainsi qu'un premier chapitre («Logique et sciences réelles», pp. 13-22) rappelle comment la Nature et l'Esprit sont l'« ampliation» (p. 20) du régime de l'Idée exposé dans la Logique; le Droit est ensuite situé dans l'ensemble de la philosophie de l'esprit (pp. 23-27). Au sommet de l'esprit objectif où se situe l'analyse du politique, l'universel qu'analyse Hegel n'est pas un contenu abstrait, mais le mouvement qui en articule les parties, à savoir les traits caractéristiques de la figure politique du temps de Hegel: réalité du «prince» et réalité du peuple, dont la médiation est exercée par les «corps intermédiaires». Ce troisième terme est à comprendre comme le garant de l'harmonie entre ces deux extrêmes: le prince s'isole-t-il, on sombre alors dans le despotisme;

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