Couverture fascicule

Gianni Vattimo, Espérer croire

[compte-rendu]

Année 1999 97-1 pp. 210-213
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Gianni Vattimo, Espérer croire (La couleur des idées). Un vol. 20,5 x 14 de 116 pp. Paris, Editions du Seuil, 1998. Prix: 85 FF.

«Il me semble que tout ce que j'ai dit jusqu'ici est une apologie de la figure du demi-croyant» (p. 74)

II est question, dans cet essai, d'un retour, d'une redécouverte de la foi chrétienne qui a baigné la jeunesse de l'auteur puis qui fut laissée de côté, jusqu'à ce que la mort de proches, l'âge et plus généralement l'actualité politique, marquée par la chute des régimes communistes, lui fassent repenser sa relation au religieux. Mais c'est la philosophie qui a joué le rôle majeur dans ce ressouvenir. En effet, la fin de la modernité, caractérisée par la perte de croyance en la vérité objective des sciences et en la raison des Lumières, donne la possibilité d'adhérer aux visions du monde que le scientisme rejetait. Vattimo acte ainsi avec Nietzsche et Heidegger la fin de la métaphysique et refuse de renouer avec la conception d'un être plénier, garant de la vérité et unique donateur du sens, que cet être soit appréhendé par une raison renouvelée ou par une intuition vécue.

L'auteur attribue sa lecture post-moderne à un héritage chrétien, tant personnel que collectif — toute notre culture est travaillée par la Bible et la tradition chrétienne — , ce qui est précisément la raison de son retour à la foi: «Bref, j'en reviens à penser sérieusement au christianisme parce que je me suis constitué une philosophie inspirée par Nietzsche et Heidegger et que c'est à la lumière de celle-ci que j'ai interprété mon expérience dans le monde actuel; mais il est tout à fait probable que je me suis constitué cette philosophie avec ma préférence pour ces auteurs justement parce que je partais de cet héritage chrétien qu'il me semble à présent retrouver mais que, en réalité, je n'avais jamais véritablement abandonné» (pp. 25-26). Le christianisme influence principalement la théorie de la «pensée faible», selon laquelle Vattimo cherche à penser l'être non comme entité métaphysique mais comme ce qui s'amenuise, ce qui se fait événement. Car dans le christianisme il s'agit bien d'affaiblissement. Le Christ, tranchant avec la conception traditionnelle des religions, se présente comme victime universelle afin de dévoiler et partant d'éliminer le lien entre violence et sacré (on aura reconnu ici la thèse de René Girard). Pour Vattimo, le sacré naturel est violent non pas seulement

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