Un vol. 21 x 13 de 262 pp. Paris, Éditions du Cerf, 1985. Prix: 99 FF.

Si dans sa forme cet ouvrage est d'abord consacré à la critique du scientisme et à l'établissement d'un discours rationnel de la foi, son véritable enjeu est la mise en valeur des vertus de l'interprétation au service de la théologie. En se donnant l'œuvre philosophique de J. Ladrière comme fil conducteur, J-F. Malherbe utilise la méthode de l'interprétation pour procéder à un rééquilibrage de la science, de la philosophie et de la théologie, autour d'une rationalité discursive commune. Outre l'auteur de L'articulation du sens, c'est Wittgenstein, Ricœur et Whitehead qui constituent les jalons essentiels de cette démarche philosophique.

En dénonçant d'abord l'« impérialisme méthodologique» (p. 24) dont souffre la culture à l'âge de la science (chap. 1), l'auteur fait le procès du scientisme (chap. 2) qui, miné par une réduction epistemologique a priori, et leurré par la perspective aventureuse d'une métaphysique de la représentation, est voué à l'échec de par son oubli du sujet connaissant et de par sa réduction du langage à un «organon» aisément maîtrisable. Aussi l'auteur choisit-il d'emblée la voie de l'implication du sujet dans le discours pour redéfinir une rationalité qui ne soit pas étrangère à l'exigence critique de la science et qui échappe aux excès de celle-ci (chap. 3). A la suite de Wittgenstein et de sa théorie des «jeux de langage», une première fonction langagière post-scientiste est réhabilitée: la performativité. Outre celle-ci, la fonction métaphorique trouve aussi une place privilégiée dans le langage constitutif du sens (chap. 4); cette fois, c'est l'œuvre de Ricœur qui permet d'assurer que la vertu du