Couverture fascicule

Joseph Ratzinger, Au commencement, Dieu créa le Ciel et la Terre. Quatre sermons de carême à Munich sur la Création et la Chute. Traduction sous la direction d'Édouard Gagnon

[compte-rendu]

Année 1987 68 p. 572
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Page 572

Un vol. 22 x 14 de 94 pp. (Paris), Fayard, 1986. Prix: 49 FF.

Quelle part de vérité le théologien peut-il encore reconnaître au récit biblique de la création à l'heure des sciences physique et cosmologique? Pour s'ouvrir à l'intelligence de ce récit, il convient tout d'abord de ne pas l'entendre comme «un bloc erratique compact et refermé sur lui-même» (p. 19). Bien plutôt, les Écritures reflètent l'épaisseur historique des relations entretenues par Dieu avec son peuple; celui-ci intériorise pendant son exil la notion d'un Dieu créateur et se démarque peu à peu du climat culturel ambiant fait de mythes et de cosmogonies complexes; enfin, le récit de la création s'oriente vers sa fin qu'est le Christ, en fonction de qui Jean relit ce récit dans son Prologue.

L'A. poursuit sa réflexion en reconnaissant — avec tous les récits de la création issus d'autres traditions culturelles — l'adoration du Dieu créateur comme fin propre de la création. Partant, l'homme n'est vraiment «créatif» qu'en communion avec le Créateur.

Avant tout pénétré du souffle de Dieu, l'homme est un «être en chemin» (p. 57), évoluant du premier Adam vers le second. C'est dire aussi qu'il faut penser la création et l'évolution, dans la complétude de ces deux notions dont l'une révèle ce qu'est l'homme, l'autre comment il se forme.

Le dernier texte aborde le thème du péché. Le péché originel, au delà de l'image du serpent qui renvoie à des religions de la fertilité, c'est l'homme qui veut nier sa condition de créature, et inverser l'ordre de l'Alliance. Ce bouleversement originaire de la relation opérée par un être qui est essentiellement pour autrui ne permet plus à l'homme de se racheter tout seul, et c'est au Fils qu'il revient de restaurer les relations entre Dieu et l'homme, dans la relation parfaite de la Croix.

Olivier Deprê.