UN MANUEL DE PRÉDICATION MÉDIÉVALE

LE MS. 97 DE BRUGES

I. Introduction

Le manuel de prédication médiévale que nous publions ici, occupe les ff. 84-88r du ms. 97 de la Bibliothèque de Bruges.

L'écrilure est du xive siècle.

C'est par erreur qu'une main postérieure a inscrit comme titre : Libellus de faciebus, auquel titre le prieur des Dunes, Charles De Visch, a souscrit ces mots : Sive de arte prodicandi. Le De faciebus en effet ne commence qu'au feuillet S8v, avec les mots : Veritas evangelica prcdicatonbus quasi quibusdam paranimphis est commissa, et finit au f. 99c : respeclu Dei sive dy aboli mundo utatur.

Ce dernier traité a été mis en lumière par Noël Valois, qui le découvrit à Oxford 1). L'auteur ne connaissait pas le manuscrit de Bruges. Le De faciebus est un ouvrage inédit de Guillaume d'Auvergne, évêque de Paris, (1228-1249), et forme un recueil consacré à l'éloquence de la chaire, dans lequel chaque objet matériel devient pour le chrétien un signe, faciès, une représentation d'un objet spirituel. Une parcelle d'or, par exemple, lui rappelle l'innocence, un cloître éveille en lui l'idée de l'âme. 11 en résulte des listes interminables de comparaisons et de métaphores, qui fournissent aux prédicateurs des images toutes faites et où les allégories se suivent jusqu'à la fatigue.

Noël Valois parvint à attribuer cet ouvrage à Guillaume d'Auvergne, à la suite d'un passage du livre De virtutibus du même auteur, où celui-ci fait allusion au De faciebus 2). Guillaume, en effet, fait