Vittorio Hôsle, Hegels System. Der Idealismus der Subjektivitàt und das Problem der Inter subjektivitàt. Ungekùrzte Studienausgabe. Bd. 1: Systementwicklung und Logik; Bd. 2: Philosophie der Natur und des Geistes. Deux vol. de XL-676pp. Hambourg, Felix Meiner, 1988. Prix: 78 DM.
Les études hégéliennes ont connu ces trente dernières années un essor considérable: le renouveau de la philosophie du droit à l'initiative de K.-H. Ilting, celui de la philosophie de la nature à la suite de M. J. Petry ou encore la redécouverte du jeune Hegel en sont quelques exemples. La Hegelforschung s'en est trouvée à ce point transformée que parmi les publications récentes les plus significatives, bon nombre ont une orientation historique voire philologique très marquée; dès que l'on veut se pencher sur la théorie du système hégélien, en effet, se posent les problèmes complexes de l'origine de la dialectique, de l'évolution de la forme du système, ou encore du rapport entre les différentes parties de l'œuvre du philosophe: bref, la question du lieu du système reste toujours ouverte.
Cette question est au centre de l'étude imposante de V. Hôsle, qui se propose de conduire une analyse systématique de la philosophie de Hegel doublée de son examen objectif. L'A. ramasse sa thèse dans le premier volume: il n'y a pas de correspondance entre la logique de Hegel et sa «philosophie réale», soit la philosophie de la nature et celle de l'esprit. Appliquant les résultats de cette première approche du corpus hégélien aux deux dernières parties de Y Encyclopédie, l'A. offre alors dans le deuxième volume un commentaire de la philosophie de la nature et de la philosophie de l'esprit.
L'A. prend d'emblée une position à laquelle on ne peut que souscrire: si, soucieux de faire droit au système hégélien, on veut se tenir à l'écart, aussi bien d'une adhésion sans retenue au système, qu'à un rejet radical de celui-ci, on ne peut que suivre la voie de la «critique immanente». Dans cette perspective, le meilleur accès à la philosophie de Hegel serait aujourd'hui l'examen de son argumentation dans un langage philosophique du vingtième siècle. Quoi qu'il en soit des travaux remarquables que la communauté philosophique a vu fleurir ces vingt dernières années, il faut admettre que «la structure interne du système de Hegel — par exemple le rapport entre logique et philosophie réale (...) — n'a été que peu investiguée jusqu'à aujourd'hui» (pp. 5-6).
Une analyse critique du système conçue en ces termes ne saurait se
