Leibniz aujourd'hui (*>

C'est en 1966 que la Gottfried- Wilhelm-Leibniz-Gesellschaft avait organisé son premier congrès international, à l'occasion du 250e anniversaire de la mort de Leibniz. Il avait permis de dresser un status quaestionis des études leibnitiennes, de faire le point dans l'ensemble assez confus des travaux entrepris en ce domaine depuis près d'un siècle. Six ans plus tard, ce second congrès marque un progrès : on est passé d'un bilan à une étude approfondie des points cruciaux, stimulée par les recherches actuelles ; le recours fréquent aux inédits manifeste cela. Le thème du congrès fut largement dépassé, ainsi qu'on pouvait déjà le pressentir d'après les titres des commissions. Il en résulta de nombreuses communications, dont nous nous efforcerons de présenter un aperçu fidèle, bien que succint et limité, et qui prétend seulement donner une idée de ces exposés que la publication des Actes permettra de pleinement apprécier. Il faut dire que cette semaine de congrès parut courte à ceux-là qui, intéressés par divers thèmes d'études, durent se partager entre des commissions parallèles qui les sollicitaient à divers titres.

On remarquera néanmoins que les exposés des séances plénières avaient été plus précisément regroupés autour du thème central du congrès. C'est M. Yvon Belaval (Paris) qui posa la question préalable : Y a-t-il une épistémologie leibnizienne ? La notion <t épistémologie » n'apparaît qu'en 1854 et possède un sens qui n'a pas encore cessé d'évoluer et qu'il faut préciser; c'est ce que fit M. Belaval tout en commentant Leibniz. Sans doute peut-on reconnaître dans l'épisté- mologie la Wissenschaftslehre de Fichte, mais si celui-ci semblait se reconnaître en Leibniz et partir d'une vision monadologique, il reste que la philosophie est toujours, pour lui, une philosophie du sujet. Or les monades n'étant pas toutes des sujets, puisque toutes ne sont pas douées de réflexion, il suit que cette assimilation est inadéquate. Avec B. Russell, l'épistémologie glissa immanquablement vers YEr-