LE SYLLOGISME CHEZ PLATON

(suite et fin)

II. — L'usage platonicien du syllogisme

Bessarion, et, treize siècles avant lui, Albinos *) ont trouvé des syllogismes chez Platon ; mais comme leurs citations sont rares et manquent d'exactitude, nous allons chercher à percer à notre tour l'épais fourré de raisonnements que nous opposent les dialogues. Aussi bien avons-nous pour nous mener tout droit aux passages les plus intéressants, un guide averti : c'est le P. Edouard des Places, avec sa thèse présentée récemment à la Faculté des Lettres de Paris 2). Les chemins par lesquels il nous conduit sont ceux qu'indique le langage : nous découvrons successivement les syllogismes à mineure introduite par o$v (pp. 67-70) et par oùxoOv (160-166), puis à conclusion par oOv (11-14), oùxoOv (181-185), <3cpa (231-235) et xoc'vuv (286-288).

Les types sont des plus variés, soit que les prémisses soient interverties, suivant un ordre d'ailleurs très psychologique, que l'une d'elles soit intérieure, c'est-à-dire exprimée sous forme de proposition dépendante de la conclusion (causale, conditionnelle, participiale), ou simplement sous-entendue, soit qu'enfin entre la majeure et la mineure s'intercale quelque réflexion adventice. En règle générale les propositions sont énoncées par l'interlocuteur principal, celui qui dirige les débats (c'est le plus souvent Socrate), et suivies d'une formule sollicitant l'assentiment (à\Lokoyi<x 3) de l'interlocuteur secon-