XVI

L'AGE DE LA MÉTAPHYSIQUE *)

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Le xrne siècle, qui assiste au splendide essor de la philosophie médiévale, est par excellence un âge de métaphysique. Non seulement en ce sens que les problèmes de métaphysique sont les grands favoris de la controverse, mais encore parce que toutes les autres questions philosophiques — et un siècle d'apogée n'en néglige aucune — sont placées dans leur éclairage et teintées à leur couleur. La métaphysique est la grande passion philosophique de l'époque. Tous les penseurs du siècle cèdent à son attirance. Tous s'appliquent à présenter des vues d'ensemble, des tableaux synthétiques « de ce qu'implique l'être comme tel, existant ou possible, des attributs profonds de l'être », et c'est là ce qu'ils entendent par métaphysique.

Chez tous aussi, cette métaphysique présente une orientation nette et de grands traits uniformes. En effet, elle implique une série de caractères, ou si l'on veut de doctrines très générales, qui se nuancent, se développent, se compliquent de cent manières suivant le tempérament de chaque penseur. Doctrines, non pas postulées, mais passées au crible, justifiées, si bien que leur ensemble apparaît comme une explication réclamée par le principe de raison