ÉTUDES CRITIQUES
UNE PHILOSOPHIE DE LA PARTICIPATION L'actualisme de M. Louis Lavelle
La fin de toute pensée spéculative, nous dit M. Lavelle, est de remonter à « un principe créateur... qui engendre tout » (De VActe {1), p. 9). Cette formule, à laquelle Lachelier et Hamelin eussent pu souscrire, montre bien à quel point l'œuvre de M. Lavelle s'intègre tout naturellement dans la grande tradition du spiritualisme français. Sans doute trouve-t-on chez M. Lavelle un écho de toutes les tendances contemporaines ; au surplus, les brillantes chroniques que M. Lavelle accorde régulièrement au Temps suffisent à prouver qu'il en est exactement informé. Cependant, la pensée de Y Acte reste délibérément classique. Si elle est constamment à la recherche du concret ou si, plutôt, elle demeure toujours soucieuse de ne pas perdre un concret qu'elle s'est donné au départ de son élan, son dessein n'est point de décrire ou d'interpréter les apories de l'existence humaine. Elle les dépasse d'emblée pour aborder le problème proprement métaphysique de l'être ou, pour employer le langage de M. Lavelle, de l'acte. « La métaphysique repose sur une expérience privilégiée qui est celle de l'acte qui me fait être» (p. Il), et, par là, l'existentialisme se trouve déjà transcendé, puisque ce dernier se borne à rechercher la possibilité d'une telle expérience. Pour M. Lavelle, la possibilité de saisir cet acte créateur à sa source ne fait pas question : « nous l'atteignons dans une expérience permanente qui ne se distingue pas de son accomplissement » (p. 11).
L'objet propre de la métaphysique sera donc de « décrire cette expérience constitutive » (p. 11) et, par là, d'en découvrir les implications.
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De l'Acte. Un vol. 22,5 x 14, 541 pp. Paris, Aubier, 1937, 75 fr. fr. Collection Philosophie de l'Esprit.