I.

VINGTIÈME ANNÉE.

La Revue Néo-Scolastique de Philosophie entre dans sa vingtième année.

Cet accomplissement d'un cycle déjà long n'est-il pas une invitation à jeter un regard en arrière, à mesurer les étapes franchies ? Il en est des entreprises d'idées comme des entreprises matérielles : leur bonne marche demande qu'on dresse des bilans périodiques, et qu'on sache les interpréter. Les leçons du passé éclairent l'avenir.

Ce n'est pas sans émotion qu'on relit, à vingt ans de distance, l'article programme que D. Mercier, le clairvoyant et énergique fondateur de cette Revue, publia en première page de la livraison de 1894. Le programme d'alors est encore celui d'aujourd'hui ; le temps s'est chargé de la mise au point des idées qui l'inspirent et a prouvé leur fécondité.

La Revue fut une émanation de la Société philosophique de Louvain, qui l'alimenta de ses travaux et qui en demeure la protectrice naturelle ; mais dès la seconde année de son existence, elle compta « parmi ses rédacteurs ordinaires » le corps enseignant d'une école nouvelle née au sein de » l'Université de Louvain et dont Léon XIII a daigné lui- » même dicter la charte constitutionnelle» 1). Dès ce jour, elle contracta des liens étroits avec l'Institut supérieur de Philosophie dont elle devint l'organe. En même temps la