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Jean R. Michot, La destinée de l'homme selon Avicenne. Le retour à Dieu (ma‛ād) et l'imagination

[compte-rendu]

Année 1988 69 pp. 116-117
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116 Comptes rendus

Philosophie islamique et orientale

Un vol. 25 x 16 de xlviii-240 pp. Louvain, Peeters, 1986. Prix: 980 FB.

Trop souvent les livres consacrés à un philosophe arabe se contentent de résumer quelques-uns de ses textes les plus connus ou de donner une description sommaire de ses vues essentielles. Jean Michot, fort heureusement, nous offre une approche inhabituelle et bien plus profonde. Sa lecture d' Avicenne est proprement philosophique, fait œuvre d'intégration en utilisant des textes peu connus et montre la cohérence de la pensée avicennienne tout en s'interrogeant sur sa validité.

Notre auteur a centré sa recherche sur la destinée eschatologique de l'homme «simple» ou «inconscient», c'est-à-dire de l'être humain qui n'a jamais atteint son plein développement intellectuel. En effet, selon Michot, Avicenne considère que les sages ou philosophes jouissent d'un au-delà purement intellectuel alors que les gens simples, les croyants qui ne se sont pas élevés jusqu'à l'intuition purement intellectuelle, ne vivent qu'un au-delà «imaginai» de plaisirs ou de peines d'ordre sensible. Cette dernière destinée qui n'est pas vraiment imaginaire puisqu'elle a une consistance ontologique objective est à première vue incompatible avec le refus de la résurrection des corps qu'Avicenne exprime on ne peut plus clairement. Comment l'imagination qui a nécessairement besoin d'un instrument corporel pourrait-elle assurer une eschatologie «imaginale», alors que seule subsiste l'âme proprement humaine, c'est-à-dire l'intellect?

L'introduction du livre situe le problème et indique la méthodologie. Le premier chapitre présente l'étape initiale d'une solution de ce problème en précisant davantage ce qu'Avicenne entend par eschatologie «imaginale». Les chapitres suivants (h, m et iv) présentent les conditions de possibilité tant ontologiques que psychologiques de cette conception et montrent qu'elle n'est pas incompatible avec la négation de la résurrection des corps. Le dernier chapitre explique comment à un stade ultérieur cette eschatologie «imaginale» conduit à son propre dépassement en une eschatologie purement intellectuelle. Il met aussi l'accent sur le caractère réducteur et intellectualiste de la conception avicennienne de l'être humain.

A première vue, on pourrait craindre que ce livre ne se limite à une étude d'un sujet très spécialisé et d'intérêt fort restreint. En fait, il n'en est rien. L'examen des conditions de possibilité de la destinée «imaginale» donne lieu à une recherche fouillée sur certains aspects capitaux de la métaphysique et de la psychologie d'Avicenne. De plus, l'auteur a donné

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