RECHERCHES

SUR LES CENTRES DE FABRICATION D'AMPHORES DE CRÈTE OCCIDENTALE

Du 31 août au 9 septembre 1988, nous avons entrepris une prospection de surface à la recherche des ateliers de productions amphoriques en Crète Occidentale*. Il s'agit d'une entreprise commune de l'Éphorie des Antiquités de La Canée et de l'École française d'Athènes. La responsabilité de cette Éphorie s'étend au territoire des nomes de La Canée et de Rethymno (fig. 1). Dans cette partie de la Crète, aucun atelier n'avait été publié ni signalé dans la littérature archéologique jusqu'à ce jour, et malgré l'étendue considérable de la région sur laquelle nous avions choisi de faire porter nos efforts — et cela dans un laps de temps très limité — , nous avons pu obtenir une image assez précise de la production des amphores Cretoises à l'époque impériale.

Pourquoi avons-nous affaire à des amphores de la seule époque impériale? Les résultats du terrain signifient-ils l'absence de toute production amphorique à l'époque hellénistique et au cours des siècles antérieurs? Des monnaies des cités de Crète Occidentale tendraient à prouver le contraire : la représentation d'une grappe de raisin sur les émissions de Kydonia, d'Eleutherna, de Sybrita et de Dictynna et d'une amphore à Kydonia1 ainsi qu'une inscription du nr siècle avant notre ère de Kydonia2 également, témoignent d'une activité viticole certaine dans cette région, à une cinquantaine de km à l'Ouest de Rethymno. Mais ce n'est pas pour autant que cette production était déjà exportée : à la rareté des sources littéraires de l'époque hellénistique (Polybe principalement3), s'oppose la précision des auteurs de l'Empire, notamment Martial,