L'EVEQUE DE STRASBOURG, LE PAPPE DE TREVERN

(1827-1841) ET LA REVOLUTION DE 1830

OU

L'EPISCOPAT FRANÇAIS DE LA RESTAURATION DEVANT LA MONARCHIE DE JUILLET

L'attitude de l'évêque de Strasbourg, Le Pappe de Trévern, au moment de la Révolution de 1830, est caractéristique de l'attitude de l'ensemble de l'épiscopat français, à quelques exceptions près, devant le régime issu de l'explosion bourgeoise et populaire des journées de juillet.

Prélat d'Ancien Régime, légitimiste et gallican, Le Pappe de Trévern est un représentant typique de l'épiscopat français de la Restauration.

Né à Morlaix le 22 octobre 1754, Jean-François-Marie Le Pappe de Trévern avait fait ses études de théologie au séminaire de Saint- Magloire à Paris, puis à la Sorbonne, où il fut proclamé docteur en théologie en 1784. Mgr de La Luzerne, alors évêque de Langres, le choisit comme vicaire général. Lorsque la Révolution éclata, de Trévern refusa de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé et émigra en Angleterre, puis en Autriche. Durant ces années d'exil, il écrivit sa Discussion Amicale (1). Revenu définitivement en France en 1818, il fut appelé en 1823 à l'évêché d'Aire, dans les Landes, d'où il fut transféré en 1827 sur le siège de Strasbourg, où il succéda à Tharin qui venait d'être nommé précepteur du duc de Bordeaux. Il était alors âgé de 73 ans.