NOTES D'ÉPIGRAPHIE CHRÉTIENNE (VII)
XX. Quelques dédicaces de statues décernées par les empereurs
Une inscription provenant du Sud de la Palestine et conservée à Jérusalem fut publiée en 1920 par le P. Abel1. Ce texte, dont la lecture ne fait aucun doute, fut plusieurs fois reproduit et commenté, particulièrement par Gh. Glermont-Ganneau2. Il consiste en deux hexamètres, gravés sur trois lignes, qu'encadrent cinq croix3.,
Ουδέ λιπών λιμίτοιο Παλεστ(ίνης) χθόνα δΐαν Δωρόθεος γεράων πέλεν άμμορος εκ βα|σ[ί]λήος.
Ce n'est pas parce qu'il a quitté le sol divin du limes de Palestine que Dôrolhéos n'a pas obtenu d'honneurs de l'empereur. En autres termes : son départ du limes ne l'a pas empêché d'être récompensé par l'empereur.
Cette traduction, quoiqu'assez naturelle, demande à être justifiée car les précédents éditeurs sont à cet égard partagés. Le P. Abel, suivant l'avis du P. Lagrange, a reconnu, comme je l'ai fait, dans les termes ουδέ . . . άμμορος un jeu de double négation et donné à sa traduction une tournure positive : Bien qu'il ait quitté la divine terre de
(1) F.-M. Abel, RevBibl 29 (1920), p. 121-122, n° 13, avec un dessin reproduit ci-dessus. La pierre se trouvait alors chez les Bénédictins allemands de Jérusalem, au couvent de la Dormition. Marbre blanc. Long. 92 ; haut. 27 ; ép. 3. « Lettres grêles et irrégulières » de 3 à 4 cm. (2) Texte reproduit par A. Alt, ZeitsPalàstina-Vereins 46 (1923), p. 64, n° 19; SEG 8 (1937), 296; commenté par Ch. Clermont-Ganneau, Recueil d'arch. or. VIII (1924), p. 168-169 ; E. Honigmann, Orient. Li*eralurzeilung 23 (1925), p. 701 (non vidi) ; A. Alt, Palàslinajahrbuch 26 (1930). p. 43. (3) L. 1 Παλεστ en abrégé ; 1. 3 iota arraché par la cassure.
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