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Sur un passage difficile du « Protagoras »

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Année 1946 70 pp. 179-186
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SUR UN PASSAGE DIFFICILE DU " PROTAGORAS

Dans la dernière section du Protagoras (349 a 7 ss.), Socrate veut montrer au sophiste, par la méthode de questions et réponses, que la vertu est une, et, subséquemment, enseignable. Elle est une si elle est science ; et, si elle «est science, elle est enseignable. Dans la première section du dialogue, Protagoras avait soutenu que les vertus diverses (aoçia, tempérance, courage, justice, sainteté) sont des parties de la vertu (329 d 3, rappelé 349 b 6, d 2-3) — parties qualitativement distinctes comme les parties d'un visage (329 d 4, rappelé 349 с 3) ; — puis il avait concédé que quatre de ces parties sont 7сара7гХт)(тьа aXXv]Xoiç (333 b 4 ss., rappelé 349 d 4), mais il met à part le courage, car on rencontre des gens très injustes, impies, intempérants, ignorants, qui cependant sont très courageux (349 d 6-8). C'est donc sur ce point du courage (apparemment le cas le plus difficile) que va porter la discussion.

La démonstration se fait en deux «temps. Il y a d'abord une première passe d'armes, assez courte, entre Socrate et Protagoras (349 d 8-350 с 6) ; puis, sans plus s'occuper de ce premier débat, Socrate se livre à une longue et subtile discussion sur la métrétique (351 b 4-362 a 5).

C'est du premier passage que je m'occuperai ici. Ce passage, comme l'on sait, rappelle la discussion analogue en Lâchés 192 b 9 ss. Et le rapport entre les deux textes, et, partant, entre les deux dialogues, a donné lieu à une querelle qui dure encore.

On peut regarder Lach. 192 e 1 ss. (métrétique et calcul des chances) comme un résumé des deux discussions du Protagoras (lre discussion, 349 d 9 ss. : calcul des chances ; 2e discussion, 351 b 4 ss. : métrétique). Ou bien on peut regarder les deux discussions du Protagoras comme la reprise, l'une courte (calcul des chances), l'autre très développée (métrétique), de ce qui n'avait été qu'esquissé encore dans le Lâchés. La première position est, entre autres, celle de v. Arnim, Plaios Jugenddialoge, pp. 24- 34, et de P. Friedlander, Platon, II, pp. 44 et 686. La Seconde position, est, par exemple, celle de M. Pohlenz, Aus Plaios Werdezeil, p. 94, n. 1,

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