Couverture fascicule

Abel Jeannière, Lire Platon

[compte-rendu]

Année 1991 82 pp. 338-341
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338 Comptes rendus

Un vol. 22 x 14 de 282 pp. Paris, Aubier, 1990. Prix: 130 FF.

Ce nouveau livre sur Platon est moins une introduction ou une étude scientifique qu'un «essai» sur l'œuvre du philosophe athénien ou, comme l'indique précisément le titre, une «lecture» de celle-ci. Disons d'emblée que cette «lecture» ne manque pas d'originalité, ce qui n'est pas une mince qualité s'agissant d'un philosophe qui, avec Aristote, est probablement celui qui a été le plus commenté dans toute la tradition occidentale. Dès sa préface, en effet, M. Jeannière proclame que «lire Platon» signifie pour lui se débarrasser du platonisme, c'est-à-dire de ce qui «suppose l'existence d'un système platonicien assez cohérent pour qu'on puisse en faire un exposé» (p. 9). Car il est clair, ou plutôt il devrait être clair, que les dialogues de Platon ne sont en rien des traités de philosophie et que, tout au contraire, ce qu'ils nous livrent est une pensée non systématique, une pensée en perpétuelle mouvance. Au demeurant, n'est-ce pas là ce que le fondateur de l'Académie affirmait lui-même dans sa Septième lettre (341 d)? Aussi lire Platon ne saurait être, pour M. Jeannière, que lire «un Platon multiple, fluant, en perpétuelle recherche, un Platon qui aime les synthèses, les défait, les reprend, mais qui n'aboutit jamais au système, le même Platon sans doute, mais à travers des visages difficilement conciliables, un Platon qu'il faut se garder d'unifier» (p. 11). Et c'est aussi le lire sans idées préconçues, c'est-à-dire «sans le colorer d'avance par l'influence qu'il exerce sur l'histoire de la philosophie occidentale dont il est l'initiateur» (p. 1 1). Dire qu'il a été cet initiateur ne signifie certes pas qu'il n'a point eu de prédécesseurs, mais «si les fulgurantes intuitions de Parménide et d'Heraclite illuminent la route à suivre, Platon est le premier à s'y engager. Hors de tout système, dans un bouillonnement culturel et une crise spirituelle qui sont uniques dans l'histoire, Platon écrit ce qui constitue vraiment (...) la première œuvre philosophique» (p. 11).

Cette mise au point étant faite, l'A. nous entraîne alors dans un voyage qui n'est pas sans surprises. La première partie de son livre a pour but d'apporter un certain éclairage sur le milieu spirituel où est née l'œuvre de Platon, en montrant que celle-ci se situe essentiellement à la jonction de deux mouvements de pensée opposés: «l'orphisme, qui a totalement renouvelé la religion grecque, et la sophistique, mise en question radicale qui annonce et ouvre la modernité, celle des Grecs et la nôtre» (p. 1 1). Ceci nous vaut deux chapitres d'introduction relativement longs (une quarantaine de pages chacun) respectivement sur la religion orphique et les sophistes. Le chapitre sur l'orphisme, qui utilise comme sources essentiellement Pindare et Empédocle (surtout, évidemment, l'Empédocle des Purifications), présente successivement le senti-

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