Couverture fascicule

Le livre des XXIV philosophes. Traduit du latin, édité et annoté par Françoise Hudry. Postface de Marc Richir

[compte-rendu]

Année 1989 74 pp. 359-363
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 359

Un vol. 22 x 14 de 221 pp. Grenoble, Jérôme Millon, 1989.

Bien qu'il ait été assez peu diffusé au moyen âge même et qu'il n'ait été étudié, de nos jours, que par un petit nombre de spécialistes, le Livre des XXIV philosophes est probablement l'un des textes les plus mystérieux et les plus hermétiques, mais aussi les plus importants de toute l'histoire de la philosophie médiévale et même de l'histoire de la philosophie tout court. En effet, c'est dans ce texte du début du xme siècle qu'apparaît pour la première fois la célèbre proposition: «Dieu est la sphère infinie dont le centre est partout et la circonférence nulle part», laquelle proposition, on le sait, devait connaître par la suite une fortune éclatante, puisqu'elle fut reprise par maints auteurs fameux, tels que Jean de Meung, Maître Eckhart, Nicolas de Cuse, Giordano Bruno, Robert Fludd, Pascal, etc.

Cet opuscule latin anonyme, appelé par Maître Eckhart «Liber XXIV philosophorum», bien qu'il soit sans titre fixe dans les manuscrits, est constitué d'une série de 24 définitions de Dieu, suivies chacune d'un bref commentaire et présentées dans le Prologue de l'ouvrage comme les interprétations de 24 philosophes réunis pour débattre de cette question sous la direction d'un maître. Bien qu'édité par Cl. Baeumker en 1928, ce texte, nous dit Melle Hudry dans son introduction (p. 10), «n'a pas livré son secret pour deux raisons: d'une part, la tradition manuscrite en était encore mal connue et, d'autre part, la distinction n'a pas été nettement établie entre deux textes voisins, mais d'origine immédiate différente, qui se mêlent particulièrement au xme siècle». Ces deux textes voisins sont d'un côté le Livre des XXIV philosophes proprement dit et, de l'autre côté, un texte attribué à Hermès Trismégiste, où l'on trouve notamment une définition de Dieu fort proche de celle que nous venons de citer, à savoir: «Dieu est une sphère intelligible dont le centre est partout et la circonférence nulle part». Mais on marque une différence entre les deux définitions: c'est qu'ici Dieu est dit être une sphère intelligible, alors que dans le Livre des XXIV philosophes, II est dit être une sphère infinie. Or cette différence est fondamentale parce qu'elle est, nous dit Melle Hudry, un de ces «écarts d'énoncé qui dénotent une tendance néo-platonisante, semble-t-il, de l'Hermès Trismégiste. Pour lui, en effet, l'Unité, l'Un, suffit à désigner Dieu, et la sphère intelligible, évacuant la notion

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw