Thomisme et idéalisme

Les analyses qui précèdent nous auront permis de comprendre en quoi consiste l'originalité, l'intérêt des tentatives idéalistes. Ce qu'il faut, nous semble-t-il, mettre surtout en lumière, c'est que nous nous trouvons en présence d'une tentative d'explication métaphysique. Dans une période où domine en général l'esprit positif, en présence des exigences de plus en plus fortes de l'explication scientifique, l'idéalisme apparaît d'abord comme un effort pour poser le problème du réel, au plan où il se situe vraiment; ce que l'on veut atteindre c'est la pensée sans doute, l'existence pour soi, la conscience. Mais qu'on ne s'y trompe pas; il s'agit bien en cela d'aller à ce fond de la réalité que la philosophie de tous les temps a cherché à atteindre, en l'appelant substance, conscience ou relation. La philosophie, en devenant idéaliste, n'a pas cessé d'être la science de l'être. « La relation, dit par exemple Hamelin, devenue la conscience avec ses divers modes, a conquis l'actualité pleine; elle est ce qui est, la réalité, l'être » \ Le même penseur, chez qui nous trouvons la forme la plus décidée, la plus courageuse d'un idéalisme conscient de toutes les exigences de sa tentative, nous montre dans une page d'une grande plénitude la différence la plus nette entre deux types d'explication, l'une scientifique, l'autre métaphysique 2. L'une a pour but de comprendre ce qui est