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Le chant et la dispute (song and dispute)

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Abstract

An original form of poetical debate is elaborated in the 12th and 13th century in relation to court lyricism. Under the appellation of “jeux-partis” in “oil” tongue, they meet some success in the urban frame of the “puy d'Arras”. As they formulate a sophistry of love, they intersect a number of different formalisations such as the poetical, juridical and scholastic ones.

What is at stake in the debate is expressed on the dilemmatic mode. The argumentation is worked out at large through three basic enunciations: maxims, proverbs and images.

The maxim, inscribed as it is in the lyrical discourse that it lays down as being axiomatical for love, has an ambivalent function: on one hand it is the enunciation one intends to dispute, on the other hand it is the form taken by the demonstration. As it combines with a syntax of demonstration it only brings out the illusion of dialectics incidentally revealing the reduddant tautology of “le jeu-parti”. Out of a number of 120 poems, there are no less than 80 proverbial expressions which articulate themselves on the context differently — although they do so in majority through assertive formulations — yet disrupting with its isotopy in so much as they illustrate and enunciate the rule at the same time. The process of examplarisation, in the form of imaged enunciations operate other alterations. If the proverb, descending from the empirical universe, universalizes the situation it refers to, the image alone proceeds inversely: from a general theme it gives an example of one or several anecdotical situations out of which the universalness of the rule emerges.

Now, none of those enunciations proceeds from a demonstrative or even properly argumentative logic. They are enclosed in themselves. The interlocutors do not resume what has just been said, unless it be in a blunt form of refutation. The true formalisation is polemical. It consists in a discourse which handles irony, lightly touches insult and seeks after effect rather than reasoning. It builds up its own truth — contradictorily though — as a game played on an audience whose complicity is to be grasped and then requested — for truthfulness does lie right in the midst of the debate and asserts itself unendlessly, such as it is in “les disputes”, those contests between scholars. “Disputes” and “jeux-partis” promote a logic of controversy. They are “argumentations-spectacles”. The elaboration of truth lies elsewhere, in the “Summae” for example. Le “jeu-parti” is aporhetical. If ever there exists an answer to its questioning, it can be found in love poetry the form of which includes the “sic et non” of “la joy”, mirth and play on love.

Résumé

Une forme originale de débats poétiques en relation avec la lyrique courtoise s'élabore aux XIIé et XIIIè s. Appelés jeux-partis en langue d'oïl ils connaissent un certain succès dans le cadre urbain du puy d'Arras. Formulant une casuistique amoureuse, ils sont à la croisée de différentes formalisations: poétique, juridique et scolastique.

L'enjeu du débat est exprimé sous le mode dilemmatique. L'argumentation mise en oeuvre se déploie autour de trois énoncés fondamentaux: sentences, proverbes et images.

La sentence, inscrite dans le discours lyrique qu'elle érige en axiomatique de l'amour, occupe une fonction ambivalente: elle est l'énonce 'e que l'on se propose de discuter et al forme qu'adopte la démonstration. Se combinant avec une syntaxe de la démonstration, elle ne produit que l'illusion de la dialectique et révèle, en creux, le caractère tautologique du jeu-parti. Sur 120 poèmes, il n'y a pas moins de 80 expressions proverbiales qui s'articulent différemment sur le contexte — quoique majoritairement par des formules assertives — mais qui toutes rompent avec son isotopie, illustrant et énonçant en même temps la règle. La procédure d'exemplarisation, sous la forme d'énoncés imagés, opére d'autres déplacements. Si le proverbe, issu de l'univers empirique, universalise la situation à laquelle il se réfère, l'image procède à l'inverse: d'un thème général, elle offre l'exemple d'une ou de plusieurs situations anecdotiques, d'où surgit l'universalité de la règle.

Or aucun de ces énonc'es n'entrent dans une logique démonstrative et proprement argumentative. Ils resten clos sur eux-mêmes. Les interlocuteurs ne reprennent pas ce qui vient d'être dit, sinon sous une forme brutale de réfutation. La véritable formalisation est polémique. Discours qui manipule l'ironie, frôle l'insulte et recherche l'effet plus que le raisonnement Discours qui bâtit sa vérité -contradictoire-comme un jeu tourné vers un auditoire dont on saisit et quête les complicités.

Car la vérité reste bien au coeur du débat et elle est sans cesse assertée. Comme elle l'est dans les disputes, ces combats des clercs.

Disputes et ieux-partis mettent en scéne une logique de la controverse. Ils sont des “argumentations spectacles”. L'élaboration de la vérité se fait ailleurs, dans les sommes par exemple. Le jeu-parti est aporétique. S'il est une réponse á son questionnement, elle se lit dans le poéme d'amour dont la forme enferme le sic et non de la joy, joie et jeu d'amour.

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Gally, M. Le chant et la dispute (song and dispute). Argumentation 1, 379–395 (1987). https://doi.org/10.1007/BF00209735

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