VIN ET AMPHORES DE PÉPARÉTHOS ET D'IKOS

Les découvertes d'ateliers amphoriques se sont multipliées, comme chacun sait1, dans le monde grec depuis une dizaine d'années et ont ouvert une nouvelle époque dans l'étude de ce matériel. Leur exploitation scientifique exige à la fois une connaissance fine du terrain et une vue d'ensemble de la production amphorique. La collaboration des chercheurs permet au mieux, nous semble-t-il, de satisfaire à cette double exigence.

Péparéthos (l'actuelle Skopélos) — à laquelle on ajoutera subsidiairement l'île voisine d'Ikos (l'actuelle Alonnissos) — peut fournir un exemple des résultats ainsi obtenus. À partir de textes littéraires bien connus et grâce surtout au développement récent de l'archéologie locale, nous nous proposons en effet d'attribuer ici à cette île, voire à ces deux îles, une abondante série amphorique considérée à ce jour comme d'origine inconnue — attribution rendue possible, sinon imposée, par l'analyse de pâte présentée en annexe par Maurice Picon.

I) Les sources écrites

A) Les textes anciens.

• Sophocle, Philoclèle, v. 547-549 :

« Πλέων γάρ, ώς ναύκληρος, ού πολλφ στολω άπ' 'Ιλίου προς οίκον ές τήν εδβοτρυν Πεπάρηθον ...»

«J'étais en mer, à litre de patron et sans grand chargement, en revenant d'Ilion chez moi, à Péparéthos fertile en raisin...»