La philosophie de saint Bonaventure

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J. Vrin, 2006 - History - 417 pages
Nombreuse, infiniment ondoyante et diverse, cette pensee n'est qu'une charite toujours active dont le mouvement incessant tend vers des objets qui nous echappent ou vers les aspects inconnus de ceux que nous percevions deja. Comment suivre une telle pensee sans etre cette pensee meme (...)? . Le present ouvrage tente une reponse en meme temps qu'il pose la question. Considerant que les ecrits de Bonaventure dessinent moins une progression lineaire qu'ils ne suivent un ordre du coeur , Etienne Gilson propose ici, apres un chapitre introductif de nature biographique qui cherche l'homme derriere l'oeuvre, un parcours circulaire autour du centre de la synthese bonaventurienne, le Verbe, incarne en la personne du Christ. C'est ainsi que se trouvent abordes les themes fondamentaux que sont la critique de la philosophie naturelle, l'evidence de l'existence de Dieu et le probleme de la science et de la volonte divines, mais aussi la creation, les corps inanimes, les animaux, l'ame humaine, les anges, ou encore l'illumination, la grace et la beatitude. Ces etudes convergent et culminent tout a la fois dans un dernier chapitre qui s'attache a saisir l'esprit de ce penseur. A l'encontre de l'argument qui consiste a qualifier Bonaventure de mystique pour le releguer hors de l'histoire de la philosophie, Etienne Gilson se propose de recourir precisement a cet argument pour l'y reintegrer: le sentiment mystique, penetrant en effet toutes les couches de l'edifice, est ce qui lui confere sa systematicite, et une systematicite telle que cette mystique speculative bonaventurienne partage seule avec la doctrine thomiste le titre de synthese de la pensee scolastique tout entiere. Tendant toujours vers une metaphysique de la mystique chretienne comme vers son terme ultime, cette pensee temoigne simultanement de la necessite de la science et de sa subordination aux ravissements mystiques , et se situe a la rencontre des influences de saint Francois, de saint Augustin et des exigences systematiques des Sommes de Thomas d'Aquin. L'oeuvre de Bonaventure marque ainsi un moment capital dans le long progres par lequel la theologie scolastique parvint a l'unite d'un systeme.

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About the author (2006)

Born in Paris, Etienne Gilson was educated at the University of Paris. He became professor of medieval philosophy at the Sorbonne in 1921, and in 1932 was appointed to the chair in medieval philosophy at the College de France. In 1929 he cooperated with the members of the Congregation of Priests of St. Basil, in Toronto, Canada, to found the Pontifical Institute of Medieval Studies in association with St. Michael's College at the University of Toronto. Gilson served as professor and director of studies at the institute. Like his fellow countryman Jacques Maritain, Etienne Gilson was a neo-Thomist for whom Christian revelation is an indispensable auxiliary to reason, and on faith he accepted Christian doctrine as advocated by the Roman Catholic church. At the same time, like St. Thomas Aquinas, he accorded reason a wide compass of operation, maintaining that it could demonstrate the existence of God and the necessity of revelation, with which he considered it compatible. Why anything exists is a question that science cannot answer and may even deem senseless. Gilson found the answer to be that "each and every particular existing thing depends for its existence on a pure Act of existence." God is the supreme Act of existing. An authority on the Christian philosophy of the Middle Ages, Gilson lectured widely on theology, art, the history of ideas, and the medieval world.

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