Un vol. 18 x 11 de 237 pp. Salamanque, Universidad Pontificia, 1982.

A. Pintor-Ramos réunit ici deux études conçues d'une manière indépendante et à des moments différents et qui avaient déjà paru dans des revues philosophiques. Mais les deux textes ont été écrits dans une même ligne interprétative: essayer de comprendre la pensée religieuse de Rousseau.

L'A. va tenter de dégager la religiosité de Rousseau à partir de la «Nouvelle Héloïse». A travers cette œuvre, Rousseau tente de donner un aperçu du bonheur qui prend décidément une tournure éthique. Et comme, selon l'A., Rousseau s'identifie, d'une manière ou d'une autre, à tous les personnages qu'il a créés, ceux-ci manifesteraient certains traits — conscients ou inconscients — de sa personnalité. Dans ce cas la «Nouvelle Héloïse» nous offrirait d'importantes sources pour une meilleure compréhension de Rousseau. Parce que, face aux écrits théoriques — trop linéaires en raison du genre littéraire, — le roman permet de présenter des éléments irréconciliables qui façonnent le drame de l'existence humaine.

La «Nouvelle Héloïse» est certainement un roman. Mais ceci ne présuppose pas un jugement de valeur a priori et définitif, ni une disqualification. Et, en tout cas, après Heidegger, il est plus aisé de comprendre l'intime relation qu'il y a entre la création littéraire et la réflexion philosophique.

Déjà en 1932 Etienne Gilson, dans «Les idées et les lettres», avait attiré l'attention des philosophes sur l'importance et l'intérêt philosophique de ce roman de Rousseau. Mais quelle place occupe cette œuvre dans