L'HERAION DE SAMOS.
Le court exposé qui suit a pour objet de faire connaître les résultats de sondages pratiqués l'été dernier dans l'île de Sa- mos sur l'emplacement de l'Héraion (1).
Les restes mis à découvert sont exposés à disparaître. Chaque jour, les habitants de Pagonda, de Myli, de Chôra, villages voisins du lieu où s'élevait le temple, tirent des ruines de l'antique sanctuaire les matériaux nécessaires à la construction de leurs églises et de leurs maisons. Aujourd'hui que la façade orientale de l'édifice est presque entièrement déblayée, il est à craindre que, malgré la vigilance du gouvernement sa- mien, les pièces de marbre ou de tuf qui ont été trouvées encore en place ne soient rapidement enlevées ou mutilées par les paysans. C'est ce qui m'engage à les décrire et à donner sur l'Héraion en général tous les renseignements qu'ont pu me fournir des recherches fort incomplètes sans doute, mais dont il serait difficile peut-être, dans quelque temps, de constater les résultats.
Je renvoie, pour l'intelligence des descriptions qu'on va lire, au plan que M. Lambert, ancien pensionnaire de l'Académie de France à Rome, m'a fait l'amitié de dessiner pour moi d'après mes mesures (v. pi. XII).
Emplacement, orientation et dimensions du temple. — On sait exactement où était situé l'Héraion. On en retrouve l'emplacement à trois quarts d'heure de marche environ au Sud-Ouest du village actuel de Tigani (ancienne Samos), sur le bord de la mer, à quelques centaines de mètres à l'Est d'un torrent tou-
(l) Ces travaux, auxquels la Société Centrale des Architectes et M. Barthélémy -S* Hilaire, sénateur, membre de l'Institut, ont bien voulu s'intéresser, et aux frais desquels ils ont généreusement contribué, ont été interrompus le 19 septembre 1879. Ils seront continués un jour.