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Les sortilèges du Mont-Cassin : protéger les chiens du haut Moyen Âge

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Fait partie d'un numéro thématique : Histoire – Geschiedenis
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Les sortilèges du Mont-Cassin : protéger les chiens au haut Moyen Âge

Sophie Glansdorff

Université libre de Bruxelles et Centre National d’Histoire des Sciences

Largement reconnu comme le plus intelligent et le plus dévoué des animaux (1), le chien ne recueillait pourtant pas encore tous les suffrages au haut Moyen Âge. Le discours ecclésiastique, surtout tourné vers l’interprétation symbolique, lui attribuait un caractère ambigu, en raison en particulier de citations bibliques défavorables (2). En ce qui concerne les soins à lui apporter, les textes médicaux qui s’intéressent aux bêtes, les pèlerinages d’animaux auprès du tombeau d’un saint ou les bénédictions dispensées par les prêtres ne font pas ou peu allusion à lui : le bétail en général et les chevaux en particulier sont les principaux bénéficiaires des recettes médicales et des miracles (3). La volonté de protéger les chiens des maladies, des accidents, des attaques des loups, etc. est cependant perceptible à travers quelques témoignages. Le de taxone, opuscule du ive ou du ve siècle, proposait de les envelopper d’une peau de blaireau pour les protéger de la pestilentia (4). On connaît aussi le «charme du chien de Vienne » , charme germanique inséré au xe siècle dans un passionnaire du ixe, qui plaçait les chiens sous la protection du Christ et de saint Martin lors de leurs courses en forêt, sur les chemins et sur la lande (5). Il en existait une version latine qui invoquait l’intercession de saint Eustache (6).

Mais il était aussi envisageable d’ensorceler les chiens : c’est ce qu’il ressort d’un manuscrit reposant dans les archives de l’abbaye du Mont-Cassin, Montecassino, Archivio dell’ Abbazia, cod. 69 (7).

(1) Voir, par exemple, Raban Maur, De naturis rerum, lib. viii, chap. 1, éd. Jacques-Paul Migne, Patrologie latine, vol. 111, Paris, J.-P. Migne, 1864, col. 223-224. (2) À ce sujet, voir Jacques Voisenet, Bêtes et hommes dans le monde médiéval : le bestiaire des clercs du ve au xiie siècle, Turnhout, Brepols, 2000, p. 71-75 ; Liliane Bodson, «Les paradoxes du témoignage d’Isidore de Séville sur les chiens (Etymologies, xii, 2, 25-28) » , dans Elisabeth Mornet & Franco Morenzoni, éds, Milieux naturels, espaces sociaux. Études offertes à Robert Delort, Paris, Éditions de la Sorbonne, 1997 (Histoire ancienne et médiévale, 47), p. 177-188. (3) Mireille Mousnier, éd., Les animaux malades en Europe occidentale (vie-xixe

siècle). Actes des xxves Journées internationales d’Histoire de l’Abbaye de Flaran, 12,13, 14 septembre 2003, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2005, p. 78-81. (4) Anonymi de taxone liber, éd. Ernest Howald & Henry E. Sigerist, Antonii Musae de herba vettonica liber, Pseudoapulei herbarius, Anonymi de taxone liber, Sexti Placiti liber medicinae ex animalibus etc., Leipzig, Berlin, Teubner, 1927 (Corpus Medicorum Latinorum, 4), p. 231. (5) Vienne, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. 552, f° 107 ; Elias Von Steinmeyer, Die kleineren althochdeutschen Sprachdenkmäler, Berlin, Weidmann, 1916, p. 394-396. (6) Trèves, Stadtbibliothek, Hs. 40/ 1018 8° ; E. Von Steinmeyer, Die kleineren, op. cit., p. 396. (7) Voir Augusto Beccaria, I codici di medicina del periodo presalernitano (secoli

ix, x, e xi), Rome, Storia e letteratura, 1956, p. 293-297, ici p. 297 ; Mariano Dell’Omo,

Revue belge de Philologie et d’Histoire / Belgisch Tijdschrift voor Filologie en Geschiedenis, 95, 2018, p. 443-450

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