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Hegel et la République platonicienne

Published online by Cambridge University Press:  05 May 2010

Simone Goyard-Fabre
Affiliation:
Université de Caen

Extract

C'est un Radieux amour de jeunesse que celui de Hegel pour «la belle totalité grecque» et cet amour est d'autant plus profond que le monde moderne alentour craque et se déchire. Hegel qui, dans la jeune histoire de la philosophie, occupe une place originale par sa lecture interprétative des œuvres grecques, sait bien que la République platonicienne n'a pas dessein de décrire les champs élyséens de la Grèce primitive; mais il retrouve en elle la vie harmonique et la plénitude de cette communauté première qui, antérieure à l'Etat comme forme politique aussi bien qu'à la religion comme dogme, n'était qu'ordre et beauté en raison de l'intime entrelacs du politique et du religieux.

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Articles
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Copyright © Canadian Philosophical Association 1981

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References

1 L'article intitulé Des manières de traiter scientifiquement du droit naturel; de sa place dans la philosophie pratique et de son rapport aux sciences positives du droit fut publié dans le Second cahier du Tome II du Journal Critique de Philosophie qu'il publia à Tübingen dans les années 1802–1803 en collaboration avec Schelling. Nous citons la traduction de B. Bourgeois, Vrin, 1972.

2 Janicaud, D., Hegel et le destin de la Grèce, Vrin, 1975, p. 334Google Scholar.

3 Teyssédre, B., Hegel à Stuttgart, in Revue philosophique, 1960, p. 202 sqGoogle Scholar.

4 Cf. Dilthey, , Die Jungendgeschichte Hegels, Leipzig et Berlin, 1925, p. 6Google Scholar.

5 Le Phédon de Mendelssohn avait été publié a Francfort en 1767.

6 Sur la religion des Grecs et des Romains, dissertation du 10 août 1787; Sur quelques caractéres distinctifs des poétes antiques, dissertation du 7 aout 1788.

7 Ce travail a été fait, et fort bien fait, cf. Tilliette, X., in Schelling, une philosophie en devenir, Vrin, 1970, en particulier, tome II, pp. 509510Google Scholar.

8 La Phédon de Mendelssohn datait de 1767; la Nouvelle Apologie de Socrate d'Eberhard avait été publiée en 1772. Dans la même veine, marquée par la modernité de Christian Wolff et par l'Aufklärung, signalons, publiée par J.J. Engel en 1780, la Recherche d'une méthode pour developper la doctrine de la raison à partir des dialogues de Platon. Ces œuvres rélevent toutes de la « popular Philosophie » dont Christian Garve – que critiquait déjà Kant – s'était fait le héros.

9 Rosenkranz, K., G.W.F. Hegels Leben, Berlin, 1844Google Scholar, reproduction Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1969.

10 In Hegels Theologische Jungendschriften, Nohl, 1907, p. 27 (a).

11 Ibid., p. 429.

12 Bourgeois, B., La pensée politique de Hegel, P.U.F., Paris, 1969, p. 28Google Scholar.

13 C'est l'époque où Hegel ne consent á citer les Romains que parce qu'ils ont imité les Grecs! Ainsi, Caton d'Utique n'est-il mentionné que parce qu'il exprime assez justement un écho des théses du Phédon Platon, de, Hegels theologische Jugendschriften, p. 222Google Scholar.

14 Erasme estimait que la République platonicienne était une cité faite pour des anges. More, Thomas, dans son Utopia (1516)Google Scholar– « nunc civitatis lemula Platonicœ, Utopia. Sizain d'Anémolius – se nourrit abondamment des théses de La Republique; mais, dit More, la « philosophique Cité » se veut, par son réalisme, superieure à l'imaginaire Callipolis, (Quatrain en langue vernaculaire des Utopiens, édition de Bâle de 1518, p. 13)Google Scholar. Si Raphaël Hythlodée a navigué, « comme Platon », dans « les spheres philosophiques » (p. 28), il posséde un sens de la terre qui fait défaut, selon More, à Platon: tandis que celui-ci apparente étroitement la sagesse idéale et l'exercice du pouvoir au point de soutenir que les philosophes doivent etre rois et les rois, philosophes (République, 473 d), More insére « l'instrument utopique » comme un relais entre la sagesse philosophique et l'autorite politique (cf. édition A. Prévost, Mame, Paris, 1978, p. 414, note 2). L'utopie, dont Thomas More estime qu'elle est le fonds même de la politique platonicienne, est, pour lui, une hypothese de travail. Quoi qu'il en soit, ce que la posterite retiendra, par exemple Campanella dans sa Cité du Soleil écrite en 1602 et publiée en 1623, ou Bacon dans sa Nouvelle Atlantide en 1627, c'est que la République parfaiée de Platon est une chimere. Emeric Cruce, dans son Nouveau Cynee, ecrit en 1623: « La République de Platon ne fut jamais qu'en l'idée et l'imagination de son auteur » (Préface, in fine, E D H I S, Paris, s.d., s.p.). De J. Brucker, que l'on peut considérer comme le premier historien de la philosophic (Braun, L., Histoire de l'histoire de la philosophie, Ophrys, Paris, 1973, p. 119)Google Scholar, Kant dira qu' « il trouvait ridicule l'assertion selon laquelle un prince ne gouverne jamais bien s'il ne participe aux Idées » (Critique de la Raison pure, trad. Pacaud, Tremesaygues et, P U F, Paris, p. 264)Google Scholar. Voltaire ironisait sur « les rêveries du divin Platon », (Le diner de Boulainvilliers, édition Pléiade, de La, Gallimard, Paris, p. 1242)Google Scholar et Diderot écrivait dans ses Principes de Politique des Souverains: « Méfiez-vous d'un souverain qui sait par cœur Aristote, Tacite, Machiavel et Montesquieu », 1774, LXIII.

15 Montesquieu note dans ses Pensées: « Je ne suis pas de ceux qui regardent La République de Platon comme une chose idéale et purement imaginaire, et dont l'exécution serait impossible », VIII, Républiques, pensee 1811.

16 Critique de la Raison pure, p. 264.

17 Leçons sur Platon, traduction Vieillard-Baron, J.L., Aubier-Montaigne, Paris, 1976, p. 125Google Scholar.

18 A sa sortie du Stift, en 1793, Hegel était devenu précepteur à Berne oú il avait séjourné jusqu'en 1796. De 1797 à 1800, il se rend à Francfort. La mort de son pére, survenue en 1799, lui ayant laissé une fortune suffisante pour qu'il renonce au préceptorat, il se rend en 1801 à Iéna; il s'y trouve aux côtés de Schelling qui, à l'Université, venait de succéder à Fichte.

19 II s'agit de Erstes Systemprogramm des deutschen Idealismus, qui date de l'année 1796–97.

20 Dokumente zu Hegels Entwicklung, éd. Hoffmeister, , Stuttgart, 1936, p. 220Google Scholar.

21 Sur les affaires intérieures les plus récentes du Wurtemberg, in Schriften zur Politik und Rechtsphilosophie, éd. Lasson, Leipzig, 1913, p. 150154.Google Scholar

22 De ce texte, il y a plusieurs ébauches, dont les premiéres datent de Francfort. Le texte définitif fut rédigé entre avril et août 1801. Hegel est alors à Iéna 0ú il est arrivé en Janvier 1801. Nous nous référons à la traduction francaise donnée par M. Jacob, Champ Libre, Paris, 1974.

23 La République, II, 373 asqq. Le désir , expose Platon, devient ambition et l'ambition suscite les rivalités, et les rivalités, l'injustice. Telle est la grande différence entre la Cité du désir, oú bouillonnent les humeurs, et la Cité originaire du besoin qui, exprimant tout simplement l'impuissance de l'individu à l'autarcie, (Rep. II, 369b) est. quant à elle, véridique et saine ( et , Rep. II, 372 e). Dans la Cité des besoins, il n'y a ni justice ni injustice; il faut vivre et survivre, c'est tout. Dans la « Cité gonflée d'humeurs », on « empiéte sur le territoire des voisins » (373 d), au sens propre et au sens figuré; le désir de posséder (373 d e) commande tout, au nom de quoi nous tenons non seulement l'origine de la guerre (373 e) mais aussi de cette vie qui entre en dissolution par le fait de la frénésie, de la fureur et de la fiévre qui sont « compagnes du désir » (373 d).

24 K. Papaioannou rappelle dans Hegel, éd. Seghers, , Paris, 1962Google Scholar, que « le monde de Hegel a été le monde de la critique et de la révolution: critique rationaliste de l'ordre établi, critique rousseauienne de la culture, critique kantienne de la connaissance, révolution industrielle, révolution française, révolution romantique. Toutes ces ruptures, presque simultanées, libéraient toutes les forces centrifuges qu'un siécle de discipline classiciste et rationaliste avait tant bien que mal jugulées », p. 20. Le philosophe roumain C.I. Gouliane présente Hegel comme « le philosophe de la crise » (Hegel ou le philosophe de la crise, traduction Herdan, J., Payot, Paris, 1970)Google Scholar.

25 La Constitution de l'Allemagne, p. 12.

26 La République, 373 e.

27 Ibid., VIII, 557c.

28 Ibid., VIII, 557d.

29 L'Allemagne, explique Hegel, a perdu le droit, en sa multiplicité, en son éparpillement, de se nommer Etat; alors qu'elle a versé dans la particularité, rien ne s'y passe selon les lois, , Constitution de I'Allemagne, p. 29Google Scholar.

30 Ibid., p. 21.

31 Ibid., p. 30.

32 Ibid., p. 29–30.

33 Ibid., p. 136.

34 Euthydeme, 291 b–d.

35 Le Politique, 295 b sq.

36 Le Politique, 293 b–294 e

37 Ibid., 291 d.

38 La Constitution de l'Allemagne, p. 166–167.

39 Ibid., p. 167.

40 Ibid., p. 167.

41 Hegel est le premier penseur'moderne Machiavel, de, La Constitution de L'Allemagne, p. 138139Google Scholar. II se refere toutefois au Prince bien plus qu'aux Discours sur les premiéres décades de lite-Live.

42 Platon accordait également à la « classe » des guerriers un rôle considérable dans la défense et la survie de la République.

43 Le Banquet, 187b.

44 Ce passage du Théététe léve toute équivoque à ce sujet: « II faut tâcher de fuir d'ici bas vers là-haut le plus vite possible. Et cette fuite consiste à se rende semblable à Dieu dans la mesure du possible » 176b–c. Cf. également La République, 5ood et 613 a oú le philosophe qui a charge d'administrer la justice en la Cité est présenté comme devant se rendre semblable à Dieu autant qu'il est possible.

45 La République, 383 c.

46 Cassirer, E., Der Erkenntnis Problem, 1923, tome III, p. 292Google Scholar.

47 Leçons sur la Philosophie de l'Histoire, traduction Vrin, Gibelin, Paris, 1967, p. 194Google Scholar.

48 Janicaud, D., op. cit., p. 85Google Scholar.

49 The Secret of Hegel est le titre du livre par lequel J. Stirling introduisit Hegel en Angleterre en 1859.

50 Nous nous référons à la traduction française donnee par Méry, M., conjointement avec Foi et Savoir sous le titre Premiéres Publications, Ophrys, Paris, 1952Google Scholar.

51 Difference, trad, cit., V, p. 129–134; dans l'edition Lasson, p. 64–69.

52 Ibid., p. 133.

53 D. Janicaud, op. cit., p. 93.

54 Le droit naturel, traduction B. Bourgeois, Premiére et Seconde parties.

55 Ibid., Troisiéme partie.

56 Le droit naturel, trad, cit., p. 63.

57 Ibid., p. 59.

58 Le Politique, 594 a–c.

59 Le droit naturel, p. 63.

60 Ibid., p. 63. Cf. Aristote, , La Politique, 1255 b 3537Google Scholar.

61 Le droit naturel, p. 63. Cf. La République, V, 473 b et VI, 484 a.

62 Pour Platon en effet, l'homme ne s'accomplit dans l'Etat, disions-nous, qu'en etant citoyen. e'est-à-dire en remplissant sa véritable fonction dans l'une des « classes » de la Cité. Sur les « classes », cf. Hegel, , Le droil naturel, p. 63Google Scholar; Hegel s'exprime ici en termes schellingiens de « difference » et d' « in-difference ».

63 Le Politique, 308 e–309 a

64 Le droil naturel, p. 64.

65 La phénoménologie de l'Esprit, traduction Hyppolite, J., Aubier, Paris, 1941, B, c. in tome II, p. 241Google Scholar.

66 Leçons sur la Philosophie de l'Histoire, trad, cit., p. 193.

67 Le droit naturel, p. 65.

68 Ibid., p. 67; La République, IV, 425 c–426 a.

69 Le droit naturel, p. 71; cf. Le Politique,302 a.

70 Ibid., p. 65; p. 71.

71 Nous nous référons à la traduction française donnée par Taminiaux, J. sous le titre Systéme de la Vie éthique, Payot, Paris, 1976Google Scholar.

72 « La vitalité concréte chez les Grecs est Sittlichkeit » dira Hegel dans ses Leçons sur la Philosophie de l'Histoire, p. 204.

73 Hegels theologische Jugendschriften, éd. , Nohl. p. 429Google Scholar.

74 Le Politique, 271 d sqq.

75 La Realphilosophie est composée des cours que Hegel consacra en 1805–1806 à la philosophic de la nature et à la philosophie de l'esprit. Ils furent édités par Hoffmeister (éd. 1967) sour le titre Jencer Realphilosophie.

76 Rosenkranz, , Hegels Leben, p. 194Google Scholar.

77 Jencer Philosophie, p. 250.

78 Phénoménologie de l'Esprit, tome II, p. 16.

79 Ibid., p. 28.

80 Ibid., p. 29.

81 Ibid., p. 29.

82 Principes de la Philosophie du Droit, traduction Derathé, R., Vrin, Paris 1975, Préface, p. 54Google Scholar.

83 Ibid., § 185, Remarque, p. 217.

84 C'est une erreur de penser que Platon a voulu situer historiquement sa République; cf. Leçson sur l'Historie de la Philosophie, p. 200. Certes, ses conceptions politiques sont une réaction contre la perversion de la démocratic athénienne aprés Périclés. Mais Platon n'offre dans sa République ni une Constitution ni un code législatif, c'est-á-dire un ensemble de régies pratiques à appliquer. II fait ressurgir l'essence du politique que l'existence historique de la Cité athénienne a défiée. Comme toute Forme ou Essence, elle a « le caractére absolu » du Vrai et, comme telle, elle échappe au temps. C'est ce caractére absolu, transtemporel, du vrai que Hegel accorde à l'Etat, cf. Propédeutique, § 56.

85 Leçons sur l'Histoire de la Philosophie, traduction , Garniron, p. 476Google Scholar.

86 Ibid., p. 476.

87 Dans Proclus, Parménide, V, 136, nous lisons cette définition de l'ldée transmise par Xénocrate: « L'idée est la cause qui sert de modele aux objets dont la constitution est inscrite de toute éternité dans la nature ».

88 Hyppolite, J., Genése et Structure de la Phénoménologie de l'Esprit de Hegel, Aubier, Paris, 1946, p. 320Google Scholar.

89 Phénoménologie de l'Esprit, tome II, p. 44. Nous préférerions parler ici de « l'ordre du droit » – celui que Hegel appellera dans les Principes de la Philosophic du Droit de 1821 le « droit abstrait », celui-là même que les jurisconsultes de Rome ont élaboré.

90 Cf. Leçons sur la Philosophic de l'Histoire, p. 61.

91 Principes de la Philosophic du Droit, § 279.

92 Fleischmann, E., La Philosophie politique de Hegel, Plon, Paris, 1964, p. 6Google Scholar.

93 Cf. politique, Le portrait du, Le Politique, 276 a sqqGoogle Scholar.

94 Introduction aux Leçons sur Platon, Aubier, p. 39.

95 Leçons sur I'Histoire de la Philosophie, tome III, trad. , Garniron, p. 411Google Scholar.

96 La République, VII, 514 a–516 a.

97 Leçons'sur l'Histoire de la Philosophie, trad. , Garniron, tome III, p. 412Google Scholar.

98 Ibid., p. 413.

99 Le Parménide contient, dit Hegel, « la pure théorie platonicienne des Idées », ibid., p. 450.

100 Cf. Parménide, 129 c–e.

101 Au demeurant, Hegel s'attarde trés peu sur Les Lois.

102 Cf. Le Politique, 295 b sq.

103 Logique, II, p. 350.

104 Principes de la Philosophie du Droit, § 257.

105 Leçons sur Platon, trad. , Vieillard-Baron, p. 127Google Scholar.

106 Principes de la Philosophie du Droit, § 257.

107 Bourgeois, B., La Pensée politique de Hegel, P.U.F., Paris, 1969, p. 94Google Scholar.

108 Leçons sur l'Histoire de la Philosophie, trad. , Garniron, tome III, p. 389Google Scholar.

109 Ibid., p. 390.

110 Ibid., Introduction, tome I, p. 35.

111 Evidemment, dans son exposé didactique de « la division générale de l'histoire de la philosophie » qui obéit au schéma tripartite du systéme, Hegel estime que la période post-platonicienne – celle des dogmatismes stoïcien et épicurien et du scepticisme –, caractéristique du monde romain, fut celle des systémes particuliers, individualisés et en opposition les uns avec les autres; et que la troisiéme période – celle de la philosophie alexandrine et du néo-platonisme – a tenté de réconcilier les principes antagonistes antérieurs, mais qu'elle le fit sans souci du reel concret, au niveau d'un pur idéal vide et sans substance.

112 Science de la Logique, Logique de l'Essence, premiére section, chapitre III.

113 La traduction des Leçons sur Platon donnee par J.L. Vieillard-Baron quis' appuie sur le cahier de notes de von Griesheim (et non sur l'édition Glockner comme la traduction Garniron) laisse nettement apparaître cette structure tripartite: cf. respectivement étude de la dialectique, p. 89 sqq, étude de la philosophie de la nature, p. 109 sqq, étude de la philosophie de l'esprit, p. 123 sqq.

114 Leçons sur l'Histoire de la Philosophic, trad. , Garniron, tome III, p. 475Google Scholar.

115 Ibid., p. 475.

116 Janicaud, D., op. cit., p. 276Google Scholar.

117 Leçons sur Platon, trad. , Vieillard-Baron, p. 125Google Scholar: « Si un Idéal a en soi la vérité en général par l'ldée, par le concept, il n'est pas une chimére, il est véritable; et un tel ideal n'a rien d'oiseux, rien d'impuissant, mais il est le réel. Le véritable Idéal ne doit pas être réel, mais il est réel « … » Platon n'est pas l'homme qui s'attarde aux principes et aux théories abstraites; son esprit véridique a connu et présenté ce qui est véritable; et ceci ne pouvait rien être d'autre que l'élément véritable du monde dans lequel il vivait, l'élément véritable de cet esprit unique qui a été vivant en lui autant qu'en Gréce ».

118 Leçons sur Platon, trad. , Vieillard-Baron, p. 127Google Scholar.

119 Ibid., p. 129.

120 Leçons sur l'Histoire de la Philosophie, trad. , Gamiron, tome III, p. 478Google Scholar: « Platon a exposé en fait la moralité réelle grecque selon son mode substantiel »; J.L. Vieillard Baron dit: « La vie civile grecque est ce qui constitue le véritable contenu de La République », p. 125.

121 Leçons, trad. , Garniron, p. 453Google Scholar.

122 Ibid., p. 453.

123 La Republique, 368 d–369 a; Leçons, p. 474 et 481 sq.

124 Leçons, p. 479.

125 Ibid., p. 475.

126 Ibid., p. 476.

127 Ibid., p. 476.

128 Ibid., p. 490.

129 Ibid., p. 491.

130 Ibid., p. 493.

131 Ibid., p. 494.

132 Ibid., p. 482.

133 Principes de la Philosophie du Droit, Introduction.

134 Phénoménologie de l'Esprit, tome II, p. 262.

135 Théététe, 176 b.

136 II est remarquable que Hegel ne fasse pas allusion aux expériences malheureuses de Platon auprés de Denys, tyran de Syracuse.

137 Bourgeois, B., op. cit., p. 15Google Scholar.

138 Nous pensons en particulier à Popper, K., La société ouverte et ses ennemis, L'ascendant de Platon, tome I, éditions du Seuil, Paris, 1979, pour la traduction françaiseGoogle Scholar.

139 Weil, E., Hegel et l'Etat, Vrin, 1966, cfGoogle Scholar. en particulier la premiére conférence intitulée La place historique de la philosophie politique de Hegel, p. 11–23.

140 Citons par exemple Russell, B., The Practice and Theory ofBolchevism, Londres, 1920Google Scholar; Fite, W., The Platonic Legend, New York, 1934Google Scholar; Crossman, R.H.S., Plato to-day, Oxford, 1939Google Scholar; Popper, K., The open Society and Its Enemies, Londres, 1945Google Scholar.

141 Marcuse, H., Soviet Marxism. A critical Analysis, New York, 1958Google Scholar, trad, française, Gallimard, Paris, 1963, p. 301 sqq.

142 Principes de la Philosophie du Droit, § 258, Remarque. Cf. § 270: « Le principe de sa forme (forme de l'Etat) en tant qu'universel est essentiellement la pensée ».