Gaston Fessard, Hegel, le christianisme et l'histoire. Textes et documents inédits présentés par Michel Sales. (Théologiques). Un vol. 22 x 15 de 320 pp. Paris, Presses universitaires de France, 1990. Prix: 195 FF.

Le P. Fessard (1897-1978) fut — comme on le sait — l'un des pionniers de l'essor des études hégéliennes en France. Participant fidèle et actif au célèbre séminaire dirigé par Alexandre Kojève entre 1933 et 1939 à l'École Pratique des Hautes Études, il a développé une œuvre importante dans laquelle la pensée hégélienne ainsi que sa postérité marxiste et existentialiste occupent une place de choix. Non qu'il fût lui-même hégélien — il se déclare au contraire «tout à fait anti-hégélien» (p. 14) — , mais il prit rapidement conscience de l'importance décisive de l'œuvre du philosophe allemand pour la pensée et le monde contemporains auxquels il n'a lui- même cessé de porter une attention sans relâche comme en témoigne la liste de ses écrits.

Le présent volume rassemble une série de textes du P. Fessard consacrés à Hegel, dont la rédaction s'échelonne entre 1960 et 1973. (Trop) brièvement introduit, compte tenu de la difficulté de la pensée qui s'y déploie comme de la nature des écrits qu'il contient, il se divise en deux grandes parties dont la première surtout, intitulée L'herméneutique hégélienne du christianisme, retiendra l'attention; elle rapporte en effet une étude, Dialogue théologique avec Hegel, qui jusqu'ici n'était parue que dans la version abrégée d'une communication aux Stuttgarter Hegel-Tage de 1970 et sans les copieux appendices qui l'accompagnent. La deuxième partie, quant à elle, recueille sous le titre: Histoire, société, langage dans la philosophie de Hegel trois textes qui ont déjà fait l'objet de publications antérieures mais qui permettent d'éclairer et de prolonger nombre de points abordés dans la première partie. Signalons enfin que le volume se clôture par d'assez abondantes annexes (qui, bien qu'ayant une vocation prioritairement historique, ne sont cependant pas sans intérêt pour les grandes lignes du débat du P. Fessard avec Hegel) ainsi que par une bibliographie complète, par ordre chronologique, des œuvres de Gaston Fessard.

La lecture de Hegel que révèlent ces textes apparaît trop complexe, trop pleine de présupposés et d'implications aussi pour pouvoir être ici présentée, ne fût-ce que dans ses toutes grandes lignes, d'autant plus que