Couverture fascicule

Jean-Luc Nancy, Hegel. L'inquiétude du négatif

[compte-rendu]

Année 1999 97-3-4 pp. 669-673
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Un vol. 20 x 13 de 154 pp. Paris, Hachette, 1997.

«Hegel est le contraire d'un penseur 'totalitaire'» (p. 14). Ce petit ouvrage subtil et profond, que complète un court choix de textes, en surprendra plus d'un. C'est un Hegel résolument non conforme qu'il nous présente, non seulement — ce qui est la moindre des choses — au schématisme ordinaire des exposés de manuel, mais encore, de façon bien plus significative, à la compréhension générale qu'on s'en est traditionnellement donnée et qui gouverne la plupart des lectures de l'œuvre hégélienne. Certes, il s'agit d'un «essai» (p. 145, note 1), mais la liberté d'interprétation qu'il exerce à ce titre n'a rien d'un traitement arbitraire du texte hégélien qui en ferait un simple prétexte à des développements sans rapport à la chose même. Que du contraire: Nancy touche bien à quelque chose d'essentiel chez Hegel, quelque chose qui rejoint incontestablement le cœur de sa pensée et qui la met radicalement en phase avec notre situation contemporaine, même si — mais comment pourrait- il en aller autrement? — c'est là le fruit d'un choix, d'une «décision» qui, délibérément, néglige certains thèmes, certains aspects qui sont également présents chez Hegel, mais dont on accordera qu'à se fixer trop unilatéralement sur eux, on manque le plus intime et le plus fécond de la démarche hégélienne.

«Hegel, commence Nancy, est le penseur inaugural du monde contemporain» (p. 5). Le monde que sa pensée affronte est déjà notre monde: monde moderne de l'extériorité et de la séparation, «monde gris des intérêts, des oppositions, des particularités et des instrumentantes» (id.), que plus aucune signification supérieure ne recueille ni n'unifie en l'exhaussant au-dessus de lui-même et de sa finitude, monde strictement désenchanté par conséquent, dont l'expérience la plus décisive correspond à ce titre à «une absolue négativité de l'Absolu» (p. 6). C'est pourtant ce monde qu'il s'agit de penser, sans diversion de type nostalgique ou prophétique, tant il est vrai que le penseur ne saurait «sauter par-dessus son temps» (cité, id.). La tâche de la philosophie n'est pas de consoler ou d'édifier, mais de prendre le réel strictement tel qu'il se donne et de le «pénétrer», c'est-à-dire tout autant de se laisser pénétrer par lui: penser «le présent nu» (p. 21), telle est la tâche.

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