Phénoménologie et teneur
de l'axiome universel
du fondement d'être
Dans un article que nous avons publié ici même il y a quelques années (1) nous avons été amené à relever une série de principes différents qui portent en commun la dénomination de « principe de raison suffisante ». Parmi eux il s'en trouve un qui peut s'énoncer : tout être est en vertu de quelque être et qui se trouve à la base de plusieurs importantes preuves de Dieu. Un autre peut se formuler : tout ce qui commence a une cause suffisante, quelle qu'elle puisse être (et donc, au besoin, une cause d'ordre métempirique). Ce principe fonde, lui aussi, certaines preuves de Dieu.
Pour éviter toute confusion nous nous permettrons d'appeler le premier de ces deux principes « axiome universel du fondement d'être » (par référence au Grund des philosophes allemands). Quant au second nous le nommerons « principe philosophique de causalité » pour le distinguer, d'une part, du principe de causalité scientifique et, d'autre part, de ce qui se nomme souvent chez les philosophes thomistes le « principe métaphysique de causalité » (l'être fini est causé)
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Nous voudrions nous occuper ici directement de l'axiome universel du fondement d'être. Mais, comme le lecteur s'en apercevra par la suite, il n'est guère possible d'examiner ce principe sans
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Condition, conditionné, inconditionné. Revue philosophique de Louvain, t. 46, 1948, pp. 5-41.
(a> Par souci d'éviter des équivoques nous nous abstiendrons non seulement d'employer l'expression « principe de raison suffisante » mais aussi l'expression «principe d'intelligibilité*. Car par l'emploi des termes fort généraux d'à intelligible » ou d'« inintelligible » on se dispense parfois trop aisément de dire en quoi très exactement une chose est intelligible ou inintelligible.
