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Psychanalyse et critique de la raison moderne

Lecture croisée d’Adorno et de Lyotard
Psychoanalysis and Critique of Modern Reason. A Comparative Reading of Adorno and Lyotard
Agnès Grivaux
p. 53-73

Résumés

Cet article revient, à partir de la pensée de Jean-François Lyotard, sur la façon dont la première Théorie critique a mobilisé la psychanalyse à des fins de critique de la raison moderne. Dans ses textes des années 1970, Lyotard a proposé de croiser psychanalyse et économie politique en dialoguant de façon critique avec le croisement proposé par Adorno dans les années 40. L’article vise, par une lecture croisée d’Adorno et de Lyotard à propos du rapport entre psychanalyse et économie politique, à mettre en relief les enjeux et les difficultés soulevés par cette approche critique opérant avec des concepts psychanalytiques.

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Texte intégral

  • 1 Cf. M. Cohen-Halimi, Stridence spéculative : Adorno, Lyotard, Derrida ; C. Pagès, Lyotard et l’Al (...)
  • 2 Signalons deux jalons importants de la réception française d’Adorno et de la théorie critique en (...)
  • 3 Cf. J. Burdman, « “After Auschwitz”: Writing History after Injustice in Adorno and Lyotard » ; S. (...)

1L’importance du dialogue de Lyotard avec Adorno a été mise en lumière depuis plusieurs années par un certain nombre de travaux importants1, et son caractère singulier a été souligné : Lyotard a lu Adorno et dialogué avec lui à une époque où sa réception en France n’était pas encore totalement établie2. Depuis, des études ont souligné la fécondité de ce dialogue au niveau de la théorie esthétique, de la réflexion politique et des enjeux métaphilosophiques3.

  • 4 À cette époque, Deleuze et Guattari dialoguent avec le freudo-marxisme de Wilhelm Reich dans l’An (...)
  • 5 Le texte « Missverständnisse » de la Philosophie de la nouvelle musique est particulièrement expl (...)

2Cette importance conduit à s’intéresser à un dialogue possible entre Adorno et Lyotard au sujet du rapport établi entre psychanalyse et politique. On sait combien ce croisement est important pour les deux auteurs. Si l’idée d’une influence particulière d’Adorno sur les propos de Lyotard doit être nuancée au vu de l’importance et de la diversité des freudo-marxismes français et allemand4 à cette époque, il n’en est pas moins vrai que la plupart des écrits d’Adorno, notamment esthétiques, établissent entre psychanalyse et critique sociale un croisement singulier et assez incontournable, qui n’a pas pu échapper à Lyotard5. En effet, Adorno met non seulement en œuvre le projet interdisciplinaire des années trente dès ses premiers textes, mais qui plus est, y compris après l’abandon de ce projet, il accorde à la psychanalyse un rôle crucial dans le développement de la critique de la raison moderne. Dès lors, la question est de savoir si Lyotard, dans sa discussion avec la théorie d’Adorno et notamment avec son versant esthétique, a été plus ou moins marqué par le croisement singulier entre marxisme et psychanalyse proposé par ce dernier. Il s’agit aussi de se demander si l’on peut, à partir de cette première question, constituer un terrain de discussion entre ces deux auteurs, à propos du rôle de la psychanalyse dans la pensée politique et la critique de la raison moderne.

  • 6 À propos des spécificités de la psychologie dialectique d’Adorno, nous renvoyons à W. Bock, Diale (...)

3Le présent article entend proposer des éléments de réponse à ces questions, en se gardant toutefois d’établir la démonstration d’une influence d’Adorno sur Lyotard au sujet du croisement entre champ politique et psychanalyse. Il entend plutôt dégager, dans les premiers textes de Lyotard, jusqu’à Économie libidinale, un croisement spécifique entre psychanalyse et politique, susceptible de pouvoir dialoguer avec celui qu’Adorno construit et remanie fréquemment à partir des années trente, dans sa collaboration avec Horkheimer et des psychanalystes comme Fromm, Landauer, Fenichel, sous le nom de psychologie dialectique6.

4Pour établir un tel dialogue, nous commencerons par reconstituer la psychologie dialectique adornienne (I), afin de montrer qu’elle opère, pour traiter de problématiques propres au champ politique, un déplacement singulier des catégories psychanalytiques, similaire à celui que propose Lyotard dans les textes qui le conduisent à l’écriture d’Économie libidinale (II). Nous montrerons alors dans quelle mesure cette confrontation permet de souligner les problèmes soulevés par la psychologie dialectique adornienne (III). Nous identifierons enfin à quel niveau les traitements lyotardien et adornien du rapport entre psychanalyse et politique se montrent inconciliables, en évoquant le rapport entre pulsion et nature interne (IV).

La psychologie dialectique adornienne

  • 7 Signalons toutefois la présence de ce débat dans la critique que Lyotard adresse à Adorno dans He (...)

5Du fait de l’absence relative de débat explicite entre Lyotard et Adorno7, la possibilité de construire une confrontation entre Adorno et Lyotard au sujet du croisement entre psychanalyse et politique repose sur la mise au jour d’une proximité de structure entre la psychologie dialectique adornienne et l’économie libidinale lyotardienne.

  • 8 Voir à ce sujet les réflexions d’Erich Fromm dans « Tâche et méthode d’une psychologie sociale an (...)
  • 9 La rupture avec Fromm témoigne de cette volonté de ne pas réduire la psychanalyse à une disciplin (...)

6Pour commencer d’établir une telle proximité, il faut tout d’abord rappeler que le rapport d’Adorno à la psychanalyse n’est pas simplement le rapport du théoricien critique de la société à une discipline auxiliaire, susceptible de fournir à la théorie sociale des matériaux complémentaires, grâce à une méthode spécifique et dans son champ propre, du fait d’un contexte historique singulier (dans le cas de la psychanalyse, l’importance croissante de l’individu et de ses désirs dans la vie sociale, au moment de l’essor de la société libérale)8. En effet, Adorno vise plutôt à établir, par-delà le projet interdisciplinaire des années trente porté par l’Institut de recherche sociale de Francfort, l’idée d’une vérité mise au jour par la psychanalyse et susceptible d’être reprise, sous certaines conditions, par la philosophie9.

  • 10 Cf. T. W. Adorno, Zur gesellschaftlichen Lage der Musik ; T. W. Adorno, « Über Jazz » ; T. W. Ado (...)
  • 11 Voir à ce propos les nombreuses références à des concepts psychanalytiques dans la Dialectique de (...)

7Adorno est bel et bien parti des travaux de psychologie sociale de l’Institut menés notamment sous l’impulsion de Fromm, qui visaient à prendre en charge le facteur subjectif dans la société capitaliste des années trente. Il a toutefois opéré, en collaboration avec Horkheimer, un tournant notable dans son rapport à la psychanalyse à partir de la Dialectique de la raison. La psychanalyse n’y est plus appréhendée comme une discipline parmi d’autres du projet interdisciplinaire de théorie critique de la société. Elle devient l’opérateur par lequel la critique de la rationalisation sociale capitaliste se déploie et se trouve mobilisée, dans des textes aussi bien esthétiques10 que philosophiques11.

8Ce déplacement de la psychanalyse part d’une question en apparence liée à la perspective interdisciplinaire : doit-on penser ensemble la montée de l’irrationalisme au niveau politique et l’apparente propagation de modes de pensée proches de la paranoïa dans l’espace social ? Comment comprendre la prévalence, au niveau social, de phénomènes psychologiques qui relèvent ordinairement, au niveau individuel, de la psychose (par exemple, les projections paranoïaques qui identifient un groupe à persécuter, la croyance en des instances puissantes qui dominent secrètement le monde et dont la logique peut être décelée par l’interprétation d’un certain nombre de signes, le caractère délirant enfin de certains préjugés) ?

  • 12 Voir par exemple M. Horkheimer, Zeitschrift für Sozialforschung, IX/2, Preface, p. 197 : « The bl (...)

9Dans La Dialectique de la raison, Adorno et Horkheimer mobilisent la psychanalyse pour élucider ce lien étroit associant la prévalence de phénomènes psychologiques apparentés à la psychose avec la rationalisation sociale et la montée de formes particulièrement irrationnelles de politique, dans le cadre du fascisme12. Toutefois, ils en usent aussi pour développer une critique plus générale de la rationalité moderne, qui a conduit à cette combinaison de phénomènes sociaux. Mais une fois que la psychanalyse est utilisée hors de l’ancien cadre interdisciplinaire pour décrire certains aspects de la rationalité moderne, un problème se pose alors immédiatement : comment est-il possible de déplacer ainsi la psychanalyse de son propre champ, pour faire usage de ces catégories dans une critique philosophique de la rationalité moderne ?

  • 13 Cette prise de position est explicitée de façon claire dans une discussion par Horkheimer du text (...)
  • 14 Adorno l’exprime nettement dans son texte « À propos du rapport entre sociologie et psychologie » (...)

10Adorno et Horkheimer ne répondent qu’indirectement à cette question, en mobilisant la psychanalyse à nouveaux frais : certes, ils continuent de considérer qu’il faut mobiliser la psychanalyse pour décrire certains phénomènes sociaux singuliers comme l’essor de formes radicalement irrationnelles de politique13. Mais ils estiment aussi que la théorie principale sur laquelle s’établit la critique de la rationalité à laquelle ces phénomènes sont liés est, désormais, la psychanalyse14.

  • 15 Voir par exemple T. W. Adorno, La Psychanalyse révisée, p. 27 : « la psychanalyse radicale, quand (...)
  • 16 Voir par exemple ce passage de La Dialectique de la raison, qui articule surpuissance de la natur (...)

11Ce déplacement de la théorie psychanalytique n’est toutefois pas synonyme d’extrapolation ou de généralisation illégitime. Dans La Dialectique de la raison, la psychanalyse est clairement utilisée à la fois au niveau de l’articulation de la rationalisation sociale et de formes irrationnelles de politique, et au niveau de la raison moderne en général. Mais elle l’est du fait d’une médiation particulière, celle du rapport que la société moderne entretient avec la nature. C’est parce que la rationalité moderne a partie liée avec la domination de la nature que la psychanalyse, dont les objets concernent la nature interne, pulsionnelle, présociale, peut être mobilisée pour en traiter15. Adorno et Horkheimer établissent ainsi, dans La Dialectique de la raison, que ce rapport rationnel à la nature est un rapport de domination visant à symboliser l’effroi que la nature et sa surpuissance suscitent, sans y parvenir16.

  • 17 Voir à ce propos les fragments « Kulturindustrie » et « Elemente des Antisemitismus » de La Diale (...)

12La perspective psychanalytique est mobilisée à la fois parce qu’elle est un discours qui porte sur la nature interne (les pulsions et les affects), et parce qu’elle fournit, par sa théorie de la symbolisation, une description du traitement rationnel de l’affect de terreur suscité par la nature externe, qui est à l’origine de l’établissement de la domination de la nature et de son échec. La surpuissance de la nature, mal symbolisée par la raison, persiste sur le mode d’un retour du refoulé. Elle se remarque dans la suprématie que la nature exerce sur les finalités sociales : la société moderne ne vise rien de plus que la conservation de soi (Selbsterhaltung), qui est la fin naturelle par excellence, alors même qu’elle ne cesse de vouloir s’émanciper des conditions naturelles d’existence. Parce que cette conservation de soi paradoxale ne se réalise que très partiellement et laisse démunis de très nombreux individus, qui ne trouvent plus de compensation à la répression de leurs besoins et pulsions, elle est susceptible d’engendrer, sous certaines conditions qu’il n’est pas possible de détailler ici, l’essor de politiques comme le fascisme. Les individus dont les pulsions réprimées sont manipulées finissent par adhérer à un programme politique qui ne sert à aucun niveau leurs intérêts, en plus de plonger la société entière dans la barbarie17.

  • 18 Voir par exemple T. W. Adorno, M. Horkheimer, Correspondance. 1927-1969, vol. 2., p. 367 sq. : «  (...)

13La psychanalyse permet donc de décrire une logique d’autodestruction à l’œuvre dans la médiation sociale de la nature et de l’histoire. Elle est donc particulièrement éclairante pour comprendre l’effondrement de la rationalisation sociale dans le fascisme. La médiation que la rationalité moderne opère entre nature et histoire est un échec : elle n’est que la domination aveugle d’un pôle sur l’autre, qui essaie en vain de se défaire de la terreur que la surpuissance du pôle dominé déclenche. Les concepts psychanalytiques de répression pulsionnelle et de refoulement sont ainsi déterminants dans l’économie de la Dialectique de la raison et dans l’exploration de la dialectique entre nature et histoire, au fondement de la critique de la raison moderne18.

14La psychanalyse se voit donc déplacée de son champ d’origine et c’est ce déplacement qui fait apercevoir sa vérité propre. Comme l’exprime Adorno dans un cours donné à Francfort en 1964-65, intitulé Zur Lehre von der Geschichte und von der Freiheit :

  • 19 T. Adorno, Zur Lehre von der Geschichte und von der Freiheit (1964/65), p. 305 (nous traduisons).

« L’incapacité du sujet qui se conserve lui-même à se discerner lui-même dans ce mécanisme de conservation de soi comme quelque chose de conditionné pourrait être désignée comme la vérité métapsychologique, ou, si vous voulez, la vérité métaphysique de la doctrine freudienne du refoulement »19.

La vérité métaphysique de la doctrine freudienne du refoulement a deux aspects : elle montre d’une part que la vie du sujet dépasse largement le mécanisme de la conservation de soi, notamment du fait de la dynamique pulsionnelle. D’autre part, elle indique dans quelle mesure la répression pulsionnelle empêche le sujet de saisir son propre aveuglement à cet égard. Elle permet donc de comprendre dans quelle mesure s’est progressivement opéré le déséquilibre entre une nature (celle des pulsions) et une autre (celle de la conservation de soi), du fait de l’organisation sociale dominante.

  • 20 M. Horkheimer, Briefwechsel 1913-1936, p. 275-276 (nous traduisons).

15C’est cette vérité de la psychanalyse qu’Adorno intègre à un plus vaste programme, qu’il appelle psychologie dialectique, et qu’il détaille dans une lettre du 24 novembre 1934 adressée à Horkheimer. Adorno y évoque le problème de la médiation entre psychologie et société, au moment du développement du programme interdisciplinaire de l’Institut de Recherche sociale. Après avoir rappelé la centralité de ce problème, il ajoute : « j’essaierai volontiers de formuler ces choses comme “Idées directrices pour une psychologie dialectique” »20.

  • 21 Voir par exemple T. Adorno, Minima Moralia. Reflexionen aus dem beschädigten Leben, p. 139.

16Même si ce projet ne trouve pas de concrétisation immédiate, il est possible d’appréhender les recherches établies dans la Dialectique de la raison comme la mise en acte de cette psychologie dialectique. Celle-ci mobilise la vérité que la psychanalyse met au jour, à savoir les causes et les effets de la domination unilatérale de la société sur la nature, pour refonder une philosophie dialectique capable de ne plus opprimer le pôle naturel, et plus généralement l’objectivité, et capable, au contraire, d’accueillir l’altérité naturelle par le développement de dispositions comme l’expression, l’imagination (Phantasie), le principe de plaisir21.

L’économie libidinale lyotardienne

17Nous souhaitons maintenant soutenir que l’exposition du déplacement de la psychanalyse opéré par Adorno permet en retour de décrire efficacement le rapport de Lyotard à la psychanalyse. Il est en effet possible de constater un même déplacement des catégories psychanalytiques, qui produit, à partir de Discours, figure, une reconfiguration de la philosophie qui se poursuit jusqu’à Dérive à partir de Marx et Freud, et jusqu’aux Dispositifs pulsionnels.

  • 22 J.-F. Lyotard, Discours, figure, p. 17 sq.
  • 23 J.-F. Lyotard, Dérive à partir de Marx et Freud, p. 17.

18Dans ses premiers textes, Lyotard entend dégager une certaine leçon de Freud22, à la manière d’Adorno qui voulait identifier une vérité de la psychanalyse freudienne. Cette leçon conduit à mettre en cause le mode de pensée dialectique, articulant critique et dépassement, négation déterminée et conservation de la position dépassée23. Selon Lyotard, une condition cruciale est requise pour entendre la leçon freudienne, ainsi que sa capacité à reconfigurer les concepts philosophiques et politiques : il faut rappeler que la leçon de Freud a été masquée et recouverte par le mode de pensée dialectique, alors qu’elle était d’une importance décisive pour développer des concepts pertinents visant à saisir la réalité politique du capitalisme.

19Lyotard affirme ainsi, dans Dérive à partir de Marx et Freud :

  • 24 Ibid., p. 17-18.

« Il y a un Freud oublié dans une telle lecture, c’est celui qui a osé écrire qu’un investissement n’est jamais abandonné par la libido pour un meilleur, qu’il y a plutôt à la fois investissement de telle région du corps (= de l’appareil psychique, disait Freud) et de telle autre région, que les deux, incompensables, sont néanmoins compossibles, que l’un ignore l’autre, que l’un et l’autre sont pourtant opératoires, que leur efficacité n’est pas celle de niveaux (par exemple de niveaux sémiologiques, ou de niveaux épistémologiques) différents, découpés pour la commodité de l’analyse, mais qu’elle est la même énergie, de même niveau, déposée en même temps au même endroit, mais produisant des produits différents »24.

  • 25 Ce point est développé à partir de « Le travail du rêve ne pense pas », in : J.-F. Lyotard, Disco (...)
  • 26 J.-F. Lyotard, Des dispositifs pulsionnels, p. 116.
  • 27 Ibid., p. 118.
  • 28 Ibid., p. 54.

Lyotard soutient, dans le sillage de ses réflexions déployées dans Discours, figure au sujet de la rencontre entre le désir et le figural25, que Freud a saisi la libido comme force et a révélé son existence comme énergie et comme intensité, plutôt que comme souhait ou désir, Wunsch26. Cette énergie erratique est définie comme « force qui travaille aux intensités extrêmes »27, force surabondante, dispersée et hétérogène. La pulsion de mort est particulièrement révélatrice de cette force, ainsi que Lyotard l’expose dans Des dispositifs pulsionnels : c’est ce qui constitue, dans l’économie libidinale, « un “principe” inaccessible de démesure, d’excès, de déréglage ; non pas une deuxième machinerie, mais une machine dont l’indice de régime a puissance de se déplacer vers l’infini et de la faire s’arrêter »28.

  • 29 J.-F. Lyotard, Discours, figure, p. 117.
  • 30 Ibid., p. 239.
  • 31 Ibid., p. 197 sq.

20Mais selon Lyotard, dans un geste similaire au geste adornien, parvenir à mettre au jour cette leçon oubliée de Freud est inséparable du fait de déployer de nouveaux concepts philosophiques : les concepts de figural et d’économie libidinale. Dans Discours, figure, Lyotard allait déjà jusqu’à parler de silence de la pulsion29 et cela le conduisait à étudier, dans l’interprétation freudienne du rêve, le travail du désir qui opère sur les mots comme s’ils étaient de la matière, révélant par là la connivence de la figure et du désir30. Dans Des dispositifs pulsionnels, Lyotard ajoute que la parole implique d’exclure ces intensités extrêmes, hétérogènes et disparates, qui sont subsumées sous la catégorie de pulsion de mort31. Comprendre l’économie libidinale ne peut donc nullement passer par le lexique de la représentation, qui implique des oppositions de concepts comme l’intérieur et l’extérieur, le sujet et l’objet.

  • 32 J.-F. Lyotard, Des dispositifs pulsionnels, p. 103.
  • 33 Ibid., p. 115.

21Cette réflexion permet en retour à Lyotard, à l’instar d’Adorno, de revenir sur le rapport que le langage et la rationalité entretiennent avec le champ pulsionnel. Que ce soit dans « Sur une figure de discours » ou dans « Freud selon Cézanne », Lyotard insiste sur le fait que la représentation garde en réserve la force et l’énergie proliférante de la libido, en la capturant et en l’inscrivant dans le langage et dans des unités de signification. Le fait de penser l’économie libidinale comme distribution de forces, en se défaisant du lexique de la représentation, permet alors à Lyotard de révéler une dimension encore sous-interprétée de la pensée politique. Par l’économie libidinale, il devient possible de mettre au jour « la société entière comme économie (au sens freudien), comme dépense et métamorphose d’énergie libidinale »32 et d’esquisser une autre façon de faire de la politique, par la « détermination d’un espace de jeu pour des intensités libidinales »33.

  • 34 T. W. Adorno, Minima Moralia. Reflexionen aus dem beschädigten Leben, p. 65-74.
  • 35 On note également chez Lyotard une critique de l’aspect théologique de la pensée freudienne. Cf. (...)

22Comme on peut le constater, la comparaison entre Adorno et Lyotard permet de mettre au jour un rapport analogue à la psychanalyse. Mobilisée pour la vérité ou la leçon qu’elle charrie à propos du champ politique et social, la psychanalyse introduit une reconfiguration des concepts philosophiques (avec le concept de figural ou d’économie libidinale chez Lyotard, ou avec l’introduction de la psychologie dans la dialectique chez Adorno). En retour, la philosophie qui saisit cette leçon de la psychanalyse déplace cette dernière de son lieu originel. La psychanalyse n’a plus seulement pour objet les pulsions du corps individué et socialisé, mais le champ social en son entier. En outre, sa mobilisation philosophique est inséparable de sa critique : chez Adorno, la psychanalyse se voit reprocher d’avoir avalisé la répression sociale des pulsions après l’avoir révélée34, tandis que chez Lyotard, la psychanalyse est critiquée pour avoir reconduit le langage de la représentation dans sa description de la libido, alors même qu’elle était capable de montrer comment les structures sociales capitalistes ne cessent de contenir l’intensité libidinale pour la rendre productive du point de vue du régime de valeur capitaliste35.

La critique lyotardienne de la psychologie dialectique

23Cette première étude comparative de l’importance qu’Adorno et Lyotard accordent de façon analogue à la psychanalyse ne doit pas conduire à passer outre la différence majeure entre les deux penseurs : celle du statut attribué à la libido. Pour mettre au jour cette divergence, nous adopterons maintenant une démarche opposée à celle que nous avons jusqu’à présent choisie : il ne s’agit plus d’adopter une perspective adornienne sur Lyotard, mais de développer une perspective lyotardienne sur Adorno, susceptible de mettre en lumière les limites du projet adornien de psychologie dialectique.

  • 36 Comme Claire Pagès l’a très bien montré, cela implique une méfiance critique à l’égard du concept (...)

24Le désaccord qui sépare Lyotard des positions d’Adorno semble étroitement lié à l’articulation adornienne de la libido et de la nature. Dans son texte « Adorno come diavolo », Lyotard reproche essentiellement à Adorno (et indirectement à Marx) son usage immodéré du lexique de la perte : perte du sujet dans l’expérience de la souffrance, perte de l’objet de l’expérience36. Cette centralité de la perte est notamment très nette dans l’usage adornien des concepts psychanalytiques. La psychanalyse est en effet mobilisée pour traiter de la perte de la part naturelle du sujet, visée par la répression, et de la perte de toute médiation rationnelle entre la nature et la société, du fait de l’impératif de conservation de soi.

25Lyotard rejette cette mobilisation de la psychanalyse pour penser la perte de la nature, en la qualifiant de nihiliste. Dans « Adorno come diavolo », Lyotard affirme ainsi :

  • 37 J.-F. Lyotard, Des dispositifs pulsionnels, p. 105.

« On voit qu’une telle analyse, de Marx-Adorno, est tenue de produire son anticorps, la naturalité, comme ce qui vient à manquer dans le kapitalisme. On pense celui-ci en nihiliste, relativement à un sujet naturel. Cela se trouve aussi bien dans Marx. Prix payé au dispositif représentatif »37.

Selon Lyotard, Adorno laisse libre cours au discours de la perte et du manque, discours fondamentalement lié à la représentation. Cela le conduit à identifier la libido, cet au-delà de la représentation, à un objet perdu, la nature. Conséquemment, Adorno développe une compréhension naturaliste de la libido, confondant le naturel et le figural, tandis que Lyotard entend proposer une vision de la libido économique et énergétique, au-delà de cette confusion et à l’encontre de tout discours de la représentation.

  • 38 Voir par exemple T. W. Adorno, Ästhetische Theorie, p. 154 sq. ; T. W. Adorno, Ästhetik (1958/59)(...)

26Pour Lyotard, cette mécompréhension de la libido par Adorno se manifeste très clairement dans son concept d’expression, qui se réfère au mode de manifestation de la nature dans l’histoire, lorsque son oppression est réfléchie et contestée. Il s’agit là d’une catégorie fondamentale de l’esthétique d’Adorno38. Lyotard estime que ce concept d’expression est un symptôme de la persistance du discours de la représentation chez Adorno :

  • 39 J.-F. Lyotard, Des dispositifs pulsionnels, p. 100.

« Que le sujet, et par conséquent sa prétendue expression, soit lui-même un produit, et un accapareur de la production, et non un producteur, Adorno n’aurait pu s’en douter qu’en doutant de la représentation. La critique de la représentation l’aurait conduit à la critique de la politique (même “marxiste”) et de la dialectique »39.

  • 40 De son côté, Lyotard entend explicitement développer une esthétique économique. Cf. « Freud selon (...)

Lyotard critique ici l’approche dialectique d’Adorno. Mêlée à un usage très élargi des concepts psychanalytiques, cette approche s’enracine en réalité ultimement dans une esthétique de la représentation40 : elle réintroduit, par la catégorie de sujet aliéné, qui exprime la souffrance de l’aliénation dans l’art, l’opposition du manque et de la plénitude, du sujet et de l’objet, de la nature et de l’histoire. Selon Lyotard, le motif de l’expression conduit alors Adorno à établir une conception à la fois dialectique et naturaliste de la libido. Cette conception est responsable de sa vision de l’art comme expression de la nature opprimée par l’histoire. Mais le nouage établi entre libido et nature, qui confond le figural et le naturel, empêche pour Lyotard tout discours pertinent sur la politique.

27C’est ce que suggère Lyotard à la fin de « Freud selon Cézanne ». Selon lui, sans une esthétique figurale qui fait de la psychanalyse freudienne une économie libidinale, il est impossible de mobiliser de façon pertinente les concepts psychanalytiques dans l’analyse du champ politique :

  • 41 Ibid., p. 88-89.

« En étendant ainsi la portée d’une esthétique centrée sur l’économie libidinale, on se mettrait en état tout à la fois de situer l’objet cézannien à sa vraie place, de rendre raison peut-être de l’aveuglement esthétique d’un Freud trop attaché à repérer une position d’objet névrotique, et de prendre en compte cet événement dans lequel nous sommes plongés depuis le début de ce siècle : le bouleversement de la position même des divers objets sociaux, la mutation du désir sous-jacent aux institutions »41.

  • 42 Notons une autre interprétation possible de cette critique adressée à Adorno : d’une part, la thé (...)
  • 43 J.-F. Lyotard., Des dispositifs pulsionnels, p. 107.

Parce qu’Adorno a échoué à développer une théorie non-représentative de l’esthétique du fait de son concept dialectique d’expression, il ne peut que se tromper sur Freud et sur la leçon de la psychanalyse au sujet de la théorie politique42. C’est seulement en accentuant la figure, à l’encontre de la représentation, que la vérité charriée par la psychanalyse peut permettre, par la constitution d’une économie libidinale, d’esquisser des déplacements d’intensité susceptibles d’inspirer une nouvelle forme de politique, libérée de l’hégémonie de la loi de la valeur43.

Une perspective adornienne sur l’économie libidinale de Lyotard

28Il serait toutefois possible, en conclusion de cette double approche comparative, d’esquisser ce que pourrait être, d’un point de vue adornien, une possible réponse au jugement de Lyotard.

29Si l’on revient aux deux axes de la critique lyotardienne d’Adorno, à savoir l’axe de la représentation et l’axe de la naturalité, on constate en effet un désaccord irrémédiable qui tient moins à la représentation qu’à l’interprétation de ce qui la déborde (figural ou naturalité). Ce désaccord manifeste la productivité d’une confrontation entre Adorno et Lyotard au sujet du statut philosophique accordé à la psychanalyse.

30Concernant l’axe de la représentation, Lyotard a montré de quelle manière Adorno négligeait l’importance de la critique de la représentation, et de ce fait l’importance de la critique de la dialectique. C’est parce qu’il ne voyait pas en quoi la représentation était une structure libidinale parmi d’autres, qui avait notamment le défaut d’être surdéterminée par la théologie, la négativité et le nihilisme, qu’Adorno ne pouvait déployer de critique de la représentation à proprement parler. Cette négligence l’empêchait alors de se tourner vers l’affirmation et les investissements libidinaux. Pour Lyotard, l’expression subjective valorisée par Adorno est de ce fait intégrée à une structure représentationnelle.

31Le désaccord irrémédiable entre Adorno et Lyotard ne se situe pourtant pas encore à ce niveau. En effet, par le détour de la psychanalyse, Adorno développe lui aussi une conception pour ainsi dire figurale de l’expression, grâce à une distinction entre expression et symbolisation (la symbolisation étant ici comprise comme la manière problématique de rationaliser une nature envisagée dans son caractère absolument hétérogène et incommensurable relativement à l’histoire). On peut soutenir en effet que le concept adornien d’expression n’est pas réductible à la logique de la représentation, et qu’il n’est pas, à proprement parler, l’expression d’un sujet, ainsi que l’atteste le fragment « Exhibitionniste » des Minima moralia :

  • 44 T. W. Adorno, Minima Moralia. Réflexions sur la vie mutilée, p. 198-199.

« Les artistes ne subliment pas. […] Les artistes manifestent des instincts violents de type névrotique, qui éclatent librement et se heurtent en même temps à la réalité. […] La théorie freudienne ne peut s’appliquer à eux parce qu’elle manque d’une conception suffisamment élaborée de l’expression, en dépit de ce qu’elle saisit du fonctionnement du symbolisme du rêve et de la névrose. Il semble évident qu’une impulsion exprimée sans qu’intervienne de censure ne peut être considérée comme refoulée lorsqu’elle renonce à atteindre l’objectif qu’elle ne parvient à trouver. […] Ce que l’expression a de commun avec le refoulement, c’est que ses impulsions sont bloquées par la réalité. […] Elles sont tellement fortes qu’elles tolèrent leur modification en simples images – prix de leur survie – sans subir de mutilation en passant vers l’extérieur, […] sans prolonger la violence de l’extérieur dans la déformation de l’intérieur »44.

  • 45 T. W. Adorno, Ästhetik (1958/59), p. 81.

Adorno soutient l’idée qu’en art, la libido est portée à l’expression par l’image, sans perte ni distorsion, mais via une certaine transformation. De ce fait, Adorno n’inscrit pas l’esthétique dans le seul champ de la représentation, puisqu’il affirme que la pulsion de l’artiste passe entièrement dans l’image. Il est en ce sens déjà dans ce que Lyotard nomme le figural. En outre, Adorno refuse de considérer que ce qui s’exprime dans l’expression est le fait du sujet. À de nombreuses reprises dans son cours sur l’esthétique de 1958-1959, il mentionne par exemple le fait que l’art exprime ce qui est réprimé, opprimé, et qu’en ce sens l’art est expression de la souffrance. Or ce qui est réprimé et opprimé, c’est pour Adorno moins le sujet que la part naturelle de l’existence45.

32Il n’est donc pas possible de qualifier la conception adornienne de la dialectique de théorie de la représentation. Au contraire, un des défis majeurs de la dialectique négative adornienne semble justement consister à dépasser la représentation, en articulant symbolisation et expression, comme cela se joue déjà dans l’art.

  • 46 Lyotard connaît bien cette question, qu’il mentionne par exemple dans une note d’Économie libidin (...)

33Il y a toutefois bien un différend irréductible entre Adorno et Lyotard, au niveau de l’axe de la nature. Il est vrai qu’Adorno articule ultimement la libido exprimée avec la nature. Mais cette compréhension dialectique de la libido est absolument décisive, parce qu’au-delà de la sphère de l’art, elle permet de traiter un problème politique que Lyotard n’évoque pas sciemment, pour l’avoir invalidé dès le départ46 : celui de la non-identité inhérente à la nature elle-même, qui renvoie, dans la vie sociale, à l’existence de la nature sous la forme du besoin (compris ici comme besoin vital, dont la non-satisfaction entraîne la mort) et sous la forme de la pulsion.

34Cette réflexion visant à distinguer besoin et pulsion a commencé d’être esquissée à partir des années quarante par Adorno et Horkheimer, au détour de nombreuses discussions avec B. Brecht, L. Marcuse, H. Marcuse et d’autres. Elle emporte une conséquence importante pour la théorie sociale : c’est uniquement par la distinction entre besoin et pulsion qu’il devient possible de ne pas profiter du caractère infini de la pulsion pour justifier la non-satisfaction sociale des besoins naturels, ainsi que la répression des pulsions accusées d’entraver le travail de la production sociale et donc la satisfaction des besoins.

  • 47 Cf. M. Horkheimer, Le Laboratoire de la Dialectique de la raison. Discussions, notes et fragments (...)
  • 48 Cf. M. Horkheimer, Zur Kritik der instrumentellen Vernunft und Notizen 1949-1969, p. 305-306, nou (...)

35On peut à ce propos se référer à divers textes de Horkheimer, qui montrent d’une part le caractère plastique et infini de la pulsion, à la différence du besoin naturel (dont la non-satisfaction engendre la mort), et d’autre part le fait que la confusion entre besoin et pulsion entraîne une mauvaise satisfaction de l’un comme de l’autre. Ainsi, comme l’exprime Horkheimer, « nous ne critiquons pas la culture de masse parce qu’elle donnerait trop aux hommes ou rendrait leur vie trop sûre – nous laissons cela à la théologie luthérienne – mais parce qu’elle concourt à ce que les hommes reçoivent trop peu et des choses trop mauvaises »47. Il ajoute, dans une notice des années 1959-1960 : « avec la différenciation entre conservation de soi et pulsions libidinales, Freud a eu absolument raison contre une psychologie mensongère ; celles-ci sont plastiques, celle-là impossible à repousser. Mais l’insistance au sujet de la libido laisse facilement oublier que la conservation de soi est ce qui est primaire »48.

  • 49 Voir par exemple la première des thèses sur le besoin dans : T. W. Adorno, Thesen über Bedürfnis, (...)
  • 50 Ibid., p. 394-395.

36Inachevée et fluctuante, cette construction collaborative sur le concept de besoin conduit pourtant à l’esquisse de deux thèses importantes : d’une part, la nature interne qui se manifeste dans la vie du corps est double. Même s’il tend parfois à ramener le besoin à la pulsion49, Adorno ne cesse de se rendre attentif au fait que la domination capitaliste détourne et bride artificiellement la satisfaction des besoins les plus basiques50. De ce fait, il ne confond pas nature et libido. Il tend certes à faire de la libido une dimension de la nature interne, mais c’est pour mieux enrichir ensuite le concept de nature interne par une réflexion sur le besoin. Et dans la perspective politique d’Adorno, cette distinction se révèle être fondamentale. En effet, réduire l’économie en son entier à la logique de l’économie libidinale, sans égard à cette autre économie des besoins, est d’un point de vue adornien inacceptable. La non-satisfaction des besoins n’a pas le même statut ni les mêmes conséquences que la répression pulsionnelle, même si l’on a affaire, dans les deux cas, à une certaine façon d’orienter les énergies.

37On voit donc dans quelle mesure cette confrontation de la psychologie dialectique adornienne et de l’économie libidinale lyotardienne permet de révéler l’articulation originale que ces deux penseurs établissent entre les sphères esthétique, libidinale et politique.

38Plus fondamentalement encore, cette confrontation manifeste l’importance de la signification à donner au terme « économie », compris comme condition de possibilité de la politique. Quelle économie doit-on concevoir si l’on veut déployer une politique qui ne soit pas indifférente aux besoins, même si elle s’intéresse à l’économie libidinale ? Tel nous semble être un des enjeux soulevés par cette confrontation d’Adorno et de Lyotard au sujet de la leçon de Freud pour la théorie sociale critique et la pensée politique.

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Notes

1 Cf. M. Cohen-Halimi, Stridence spéculative : Adorno, Lyotard, Derrida ; C. Pagès, Lyotard et l’Aliénation.

2 Signalons deux jalons importants de la réception française d’Adorno et de la théorie critique en France : P.-L. Assoun, G. Raulet, Marxisme et Théorie critique ; J.-M. Vincent, La Théorie critique de l’école de Francfort. Pour une analyse de cette réception, voir par exemple T. Franck, « L’Adornisme français des années 1950 » ; F. Müller, « Die Rezeption der Frankfurter Schule in Frankreich ».

3 Cf. J. Burdman, « “After Auschwitz”: Writing History after Injustice in Adorno and Lyotard » ; S. Kogler, Adorno versus Lyotard. Moderne und postmoderne Ästhetik ; S. Sander, Der Topos der Undarstellbarkeit: ästhetische Positionen nach Adorno und Lyotard.

4 À cette époque, Deleuze et Guattari dialoguent avec le freudo-marxisme de Wilhelm Reich dans l’Anti-Œdipe, tandis que Lacan débat avec Althusser. Du côté allemand, Marcuse et Fromm sont également des figures importantes du croisement entre économie politique et psychanalyse, à côté d’Adorno et de Horkheimer.

5 Le texte « Missverständnisse » de la Philosophie de la nouvelle musique est particulièrement explicite à ce propos. Cf. T. W. Adorno, Philosophie der neuen Musik, p. 203-206.

6 À propos des spécificités de la psychologie dialectique d’Adorno, nous renvoyons à W. Bock, Dialektische Psychologie. Adornos Rezeption der Psychoanalyse ; H.-E. Schiller, Freud-Kritik von Links. Bloch, Fromm, Adorno, Horkheimer, Marcuse ; K. Genel, « École de Francfort et freudo-marxisme : sur la pluralité des articulations entre psychanalyse et théorie de la société » ; K. Genel, « L’approche sociopsychologique de Horkheimer, entre Fromm et Adorno » ; C. Kirchhoff (Hrsg.), Freud und Adorno: zur Urgeschichte der Moderne ; J. Benjamin, « The End of Internalization: Adorno’s Social Psychology ».

7 Signalons toutefois la présence de ce débat dans la critique que Lyotard adresse à Adorno dans Heidegger et « les juifs », p. 13. Adorno aurait mal saisi le refoulement originaire et la nature de l’affect inconscient freudiens, manquant de ce fait l’irreprésentable qui s’y joue. De ce fait, son articulation de Marx et de Freud ne peut se jouer à un niveau proprement économique, au sens que donne Lyotard à ce terme, notamment dans Économie libidinale.

8 Voir à ce sujet les réflexions d’Erich Fromm dans « Tâche et méthode d’une psychologie sociale analytique ».

9 La rupture avec Fromm témoigne de cette volonté de ne pas réduire la psychanalyse à une discipline auxiliaire. Elle fait suite, chez Adorno, à un lent travail de maturation et de réflexion au sujet du rapport de la psychanalyse à la théorie de la connaissance, dans le sillage d’une réflexion sur le psychologisme. Pour avoir une vision d’ensemble de la rupture avec Fromm, voir R. Wiggershaus, Die Frankfurter Schule. Geschichte, theoretische Entwicklung, politische Bedeutung, p. 298-306 ; W. Bock, Dialektische Psychologie. Adornos Rezeption der Psychoanalyse, p. 65-104. Au sujet de la progressive et ambivalente distanciation d’avec Fromm et des raisons théoriques qui y ont conduit, voir K. Genel, « L’approche sociopsychologique de Horkheimer ». Au sujet de la réflexion adornienne sur le croisement entre psychanalyse et théorie de la connaissance, voir T. W. Adorno, Der Begriff des Unbewussten in der transzendentalen Seelenlehre.

10 Cf. T. W. Adorno, Zur gesellschaftlichen Lage der Musik ; T. W. Adorno, « Über Jazz » ; T. W. Adorno, « Über den Fetischcharakter in der Musik und die Regression des Hörens » ; T. W. Adorno, Philosophie der neuen Musik, notamment « Missverständnisse ».

11 Voir à ce propos les nombreuses références à des concepts psychanalytiques dans la Dialectique de la raison. Nous renvoyons à ce sujet à A. Grivaux, « Le délire de la raison ? Psychanalyse et critique de la raison dans La Dialectique de la raison ».

12 Voir par exemple M. Horkheimer, Zeitschrift für Sozialforschung, IX/2, Preface, p. 197 : « The blind calculative rationality of business life, so bitterly denounced by fascism, has carried over to the authoritarian society. […] Now, in authoritarian society, this selfsame irrational rationality becomes madness with method », ou bien M. Horkheimer, T. W. Adorno, Dialektik der Aufklärung, p. 218 : « Der unbedingte Realismus der zivilisierten Menschheit, der im Faschismus kulminiert, ist ein Spezialfall paranoischen Wahns » (« le réalisme inconditionné de l’humanité civilisée, qui culmine dans le fascisme, est un cas spécial de délire paranoïaque », nous traduisons).

13 Cette prise de position est explicitée de façon claire dans une discussion par Horkheimer du texte de R. Brickner sur la psychologie du nazisme, paru en 1943 : « Is Germany Incurable ? ». Cf. M. Horkheimer, « Die Psychologie des Nazitums. Zu Richard M. Brickners Is Germany Incurable ? », p. 354-359.

14 Adorno l’exprime nettement dans son texte « À propos du rapport entre sociologie et psychologie », lorsqu’il affirme que la psychanalyse est la seule forme de psychologie « à faire sérieusement des recherches sur les conditions subjectives de l’irrationalité objective ». Voir T. Adorno, Société : intégration, désintégration, p. 315-316.

15 Voir par exemple T. W. Adorno, La Psychanalyse révisée, p. 27 : « la psychanalyse radicale, quand elle porte sur la libido en tant que donnée présociale, atteint, dans le domaine de la phylogenèse comme dans celui de l’ontogenèse, les points où le principe social de domination coïncide avec le principe psychologique de la répression des pulsions ».

16 Voir par exemple ce passage de La Dialectique de la raison, qui articule surpuissance de la nature et symbolisation par des schémas d’opposition conceptuels : « L’expérience de l’inhabituel recevra pour nom le cri de terreur poussé par l’homme qui la vit et qui fixe la transcendance de l’inconnu par rapport au connu : la terreur prend un caractère sacré. Le dédoublement de la nature en apparence et essence, en action et force, à partir duquel le mythe et la science deviennent possibles, naît de l’angoisse de l’homme qui, en s’exprimant, servira d’explication. Ce n’est pas l’âme qui est transférée dans la nature comme voudrait le faire croire le psychologisme ; mana, l’esprit en mouvement, n’est pas la projection mais l’écho de la suprématie réelle de la nature dans l’âme faible des primitifs » (T. W. Adorno, M. Horkheimer, La Dialectique de la raison, p. 39).

17 Voir à ce propos les fragments « Kulturindustrie » et « Elemente des Antisemitismus » de La Dialectique de la raison, ainsi que les Thesen über Bedürfnis d’Adorno.

18 Voir par exemple T. W. Adorno, M. Horkheimer, Correspondance. 1927-1969, vol. 2., p. 367 sq. : « les masses humaines d’aujourd’hui refoulent très peu (tout comme dans la famille affaiblie les tabous sexuels ont dépéri). Il manque l’instance du moi qui conditionne le refoulement. Ces masses sont néanmoins “anormales” au sens plus profond du terme parce que leur façon de refouler et de satisfaire leurs pulsions se construit, surprenante et mutilée, à travers le sujet collectif. Il faut montrer exactement pourquoi ce non-refoulement actuel est encore plus inquiétant que l’ancien refoulement. Le concept de l’inconscient lui aussi n’a plus l’ancienne importance ».

19 T. Adorno, Zur Lehre von der Geschichte und von der Freiheit (1964/65), p. 305 (nous traduisons).

20 M. Horkheimer, Briefwechsel 1913-1936, p. 275-276 (nous traduisons).

21 Voir par exemple T. Adorno, Minima Moralia. Reflexionen aus dem beschädigten Leben, p. 139.

22 J.-F. Lyotard, Discours, figure, p. 17 sq.

23 J.-F. Lyotard, Dérive à partir de Marx et Freud, p. 17.

24 Ibid., p. 17-18.

25 Ce point est développé à partir de « Le travail du rêve ne pense pas », in : J.-F. Lyotard, Discours, figure, p. 239 sq.

26 J.-F. Lyotard, Des dispositifs pulsionnels, p. 116.

27 Ibid., p. 118.

28 Ibid., p. 54.

29 J.-F. Lyotard, Discours, figure, p. 117.

30 Ibid., p. 239.

31 Ibid., p. 197 sq.

32 J.-F. Lyotard, Des dispositifs pulsionnels, p. 103.

33 Ibid., p. 115.

34 T. W. Adorno, Minima Moralia. Reflexionen aus dem beschädigten Leben, p. 65-74.

35 On note également chez Lyotard une critique de l’aspect théologique de la pensée freudienne. Cf. J.-F. Lyotard, « Adorno come diavolo », in : Des dispositifs pulsionnels, p. 109 : « Dans Marx comme dans Freud, la mise au jour de ce qui est l’économique, tant politique que libidinal, reste inhibée par une théologie. Ce n’est pas la même : chez Freud, judaïque, critique, sombre (oublieuse du politique) ». Selon Lyotard, Freud conceptualise un sujet divisé, déchiré entre ses désirs et la censure sociale, et dans l’impossibilité de réconcilier ces deux pôles.

36 Comme Claire Pagès l’a très bien montré, cela implique une méfiance critique à l’égard du concept d’aliénation, censé nommer une certaine forme de perte. Cf. C. Pagès, Lyotard et l’Aliénation.

37 J.-F. Lyotard, Des dispositifs pulsionnels, p. 105.

38 Voir par exemple T. W. Adorno, Ästhetische Theorie, p. 154 sq. ; T. W. Adorno, Ästhetik (1958/59), p. 89-121, notamment p. 81 : « Ich glaube, daß dieses Moment genau damit zusammenhängt, daß die Kunst Stimme des Unterdrückten ist, denn Ausdruck ist eigentlich immer so viel wie Ausdruck von Leiden. Der Ausdruck selber ist gegenüber dem Signifikativ-Rationalen, gegenüber dem bloßen Zeichen, vorweg bereits ein mimetisches Residuum, also ein Moment, das noch übrig ist aus der sonst gebändigten Natur » (« Je crois que ce moment est justement lié au fait que l’art est la voix de ce qui est opprimé, car l’expression existe en fait toujours pour autant qu’elle est expression de la souffrance. Par opposition au significatif-rationnel, au pur et simple signe, l’expression elle-même est dès le départ un résidu mimétique, c’est-à-dire un moment qui reste de cette nature autrement domptée », nous traduisons).

39 J.-F. Lyotard, Des dispositifs pulsionnels, p. 100.

40 De son côté, Lyotard entend explicitement développer une esthétique économique. Cf. « Freud selon Cézanne », in : J.-F. Lyotard, Des dispositifs pulsionnels, p. 85.

41 Ibid., p. 88-89.

42 Notons une autre interprétation possible de cette critique adressée à Adorno : d’une part, la théorie esthétique représentative a bloqué tout usage pertinent de la leçon freudienne de l’économie libidinale. D’autre part, la théorie freudienne encore représentative a orienté la théorie esthétique d’Adorno, de sorte qu’elle n’a pu conduire à une compréhension satisfaisante du champ politique.

43 J.-F. Lyotard., Des dispositifs pulsionnels, p. 107.

44 T. W. Adorno, Minima Moralia. Réflexions sur la vie mutilée, p. 198-199.

45 T. W. Adorno, Ästhetik (1958/59), p. 81.

46 Lyotard connaît bien cette question, qu’il mentionne par exemple dans une note d’Économie libidinale au moment d’évoquer la division entre besoins fixes et besoins artificiels, en citant au passage Erich Fromm (J.-F. Lyotard, Économie libidinale, p. 182). Mais selon lui, le besoin n’est que « résorption des intensités en intentions mesurables », « désir maintenu dans des canons d’identité » : ibid., p. 196.

47 Cf. M. Horkheimer, Le Laboratoire de la Dialectique de la raison. Discussions, notes et fragments inédits, p. 160.

48 Cf. M. Horkheimer, Zur Kritik der instrumentellen Vernunft und Notizen 1949-1969, p. 305-306, nous traduisons.

49 Voir par exemple la première des thèses sur le besoin dans : T. W. Adorno, Thesen über Bedürfnis, p. 392.

50 Ibid., p. 394-395.

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Pour citer cet article

Référence papier

Agnès Grivaux, « Psychanalyse et critique de la raison moderne »Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, 50 | 2021, 53-73.

Référence électronique

Agnès Grivaux, « Psychanalyse et critique de la raison moderne »Les Cahiers philosophiques de Strasbourg [En ligne], 50 | 2021, mis en ligne le 12 décembre 2021, consulté le 18 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/cps/4962 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cps.4962

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Auteur

Agnès Grivaux

Université de Nantes

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