Couverture fascicule

Georges Morel, Le signe et le singe

[compte-rendu]

Année 1986 63 pp. 415-418
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Un vol. 22 x 14 de 400 pp. Paris, Aubier Montaigne, 1985. Prix: 145 FF.

Depuis plus de vingt ans déjà, avec la ténacité d'une recherche patiente et sans compromis, Georges Morel s'efforce de détecter, de dénoncer et de combattre dans notre culture occidentale — religieuse et philosophique notamment — la maladie meurtrière de la double vérité qui divise et détruit les sujets humains1. Aujourd'hui, son dernier livre, Le signe et le singe, s'inscrit de manière cohérente à l'intérieur de cette trajectoire en essayant d'atteindre à la racine de ce processus nihiliste : l'idéologie du substitut, telle qu'elle se manifeste en particulier dans la théorie et la pratique des signes linguistiques.

Cette idéologie, en son innocence apparente, définit le signe par une absence ou un défaut qui cherche à singer, à remplacer ou à compenser ce qui lui manque. Aliquid stat pro aliquo: tenant lieu du réel et de la vie, les mots et leur univers n'en produiraient qu'un ersatz imaginaire, une duplication mensongère et morbide. Le langage, donc, une maladie, voire la maladie de l'animal humain? A quoi l'on rétorquera que c'est plutôt une telle «théorie» qui est malade et symptomatique d'individus malades.

Ainsi en est-il, sous forme traditionnelle, dans les conceptions qui dévaluent la parole «seulement» humaine qualifiée de «simplement» profane en lui opposant le surplus sauveur d'une «Parole de Dieu» et/ou d'une «Écriture Sainte». Cette sacralisation fidéiste de textes tenus pour porteurs d'une «révélation surnaturelle» trahit le peu d'estime de l'homme pour son propre langage et le besoin qu'il éprouve de conjurer cette faiblesse en recourant mythiquement à la puissance «surhumaine» d'un Verbe divin.

1 Rappelons seulement Le sens de l'existence selon S. Jean de la Croix (1960-61), Problèmes actuels de religion (1968), Nietzsche. Introduction à une première lecture (1970-71) ainsi que Questions d'homme (1976-78), tous ouvrages parus chez Aubier Montaigne.

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