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L'art et l'illusion chez Platon

[article]

Année 1956 42 pp. 219-227
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L'art et l'illusion chez Platon

On sait avec quelle sévérité Platon a jugé certaines formes d'art. On peut dire que tout au long des dialogues, du Charmide jusqu'aux Lois, un certain aspect de l'art est pris constamment et vigoureusement à partie. Qui ne se souvient de l'ironique et savoureuse critique de Lysias dans Phèdre ; de la sévère condamnation des poètes dans La République ; du mépris affiché dans le Sophiste pour l'art du simulacre ; de la sereine et presque injurieuse indifférence de l'Athénien des Lois pour la « vaine expérience de la peinture » ?

Or, ce sévère censeur — est-il besoin de le rappeler ? — est lui-même et jusque dans ses dialogues métaphysiques, le plus ardent, le plus léger des poètes, le plus sensible des critiques, accessible à toute forme d'art ; toujours comme le Socrate du Charmide « à l'égard des choses belles comme le cordeau blanc sans aucune marque de mesure ».

Cette apparente contradiction entre l'attention la plus souriante et la plus sereine à toutes les formes du beau et l'expression d'une sévérité si constamment formulée ne nous invite-t-elle pas à rechercher quel sens exact Platon entend donner aux condamnations qu'il prononce ? Et préciser la portée de ces condamnations n'est-ce pas du même coup se mettre en mesure de mieux comprendre l'esprit de l'esthétique platonicienne dans une de ses démarches essentielles ?

On pourrait dire — et c'est la première remarque qui vient à l'esprit — qu'il y a des œuvres d'art nuisibles socialement et que ce sont ces œuvres-là que Platon rejette. C'est bien en tant que chef d'Etat en effet que Platon chasse les poètes de sa république. Le troisième livre de La République nous parle d'une utilisation rationnelle, réfléchie, de l'œuvre d'art par le législateur qui met au service de la cité la séduction de la beauté plastique et littéraire.

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