PIERRE GUILLON 569

OFFRANDES ET DÉDICACES DU PTOION (i)

Le fragment sur lequel je me propose de revenir ici appartient à l'une des grandes bases de trépieds offerts par la Confédération béotienne au sanctuaire d'Apollon Ptoios ; il provient des fouilles de M. Holleaux sur le site de ce sanctuaire ; alors que je n'avais pu le retrouver au moment où j'ai dû composer mon étude d'ensemble sur les Trépieds du Ptoion (1), j'ai pu le repérer et le réviser en 1954 au Musée de Thèbes (2).

Cette révision me permet de rectifier ici les indications sommaires que j'avais rassemblées à son sujet dans l'ouvrage mentionné ci-dessus. Elle confirme de façon décisive les doutes que j'avais été amené alors à formuler au sujet des interprétations antérieures et assure pour l'ensemble celle que j'avais proposée. Les données nouvelles m'ont paru au surplus valoir la peine d'être précisées, et les conclusions qui se dégagent de la nouvelle interprétation soulignées.

— Holleaux, BCH, 1889, p. 4-5 et p. 229 ; — IG VII, 2724 e ; — Guillon, Trép., I, p. 17, Base VII, et II, p. 78, n° 2.

Fragment de bloc en calcaire béotien gris-bleu, provenant des fouilles de M. Holleaux à Perdicovrysi en 1885 ; revu en 1954 au musée de Thèbes où il porte, comme me l'avait signalé M. Feyel d'après l'inventaire, le n° 630. — Fragment remployé et partiellement retaillé comprenant un bloc piincipal et un éclat qui s'y raccorde de toute évidence (fig. 1 et 2).

Il s'agit du fragment de base que j'ai recensé et classé sous le n° VII et sur lequel j'avais rassemblé les indications que je pouvais tirer, en l'absence de l'objet, des publications antérieures ; celles-ci à vrai dire ne concernaient que l'inscription qui figure sur une tranche.

Le bloc, fort irrégulier en son état actuel, provient d'une base, brisée sans doute à la masse ; il atteint en largeur jusqu'à 0 m. 46, en profondeur 0 m. 38 environ, et en épaisseur de 0 m. 25 à 0 m. 35 : aucune de ces mesures ne peut être retenue comme l'une des mesures typiques de la base originelle ; la dernière toutefois, qui nous procure comme les autres un minimum, peut, en raison de la façon dont le bloc initial paraît avoir éclaté, ne pas être tiès éloignée de l'épaisseur originelle. — On peut encore nettement distinguer la face supérieure, qui portait le trépied, et la tranche antérieure, qui portait la dédicace : la face supérieure conserve des traces (fig. 2) dont l'aspect, les dimensions, l'emplacement ont un intérêt essentiel ; il s'agit évidemment de l'arrachement d'un scellement voisin du bord de la base du côté de la tranche antérieure ; le bord