IX

LÏMPUTAB1LITÉ DE L'ERREUR

D'APRÈS SAINT THOMAS D'AQUIN

« Error manifeste habet rationem peccati. Non enim est absque praesumptione, quod aliquis de ignoratis sententiam ferat » 1).

Cette assertion est singulièrement absolue et rien, dans son contexte, ne vient en atténuer la rigueur. On s'étonnerait qu'en une question apparemment complexe elle exprimât de façon adéquate la pensée d'habitude si nuancée de saint Thomas.

Y a-t-il vraiment en toute erreur faute morale i

Les notes qui suivent voudraient contribuer à dégager d'un certain nombre de textes la réponse que saint Thomas eût faite à cette question s'il l'avait traitée systématiquement. C'est donc un problème d« morale que l'on se propose d'envisager ici. La solution de ce problème — faut-il le dire \ — est solidaire de théories métaphysiques et psychologiques. Ces derniers aspects ont été magistralement exposés dans une récente étude 2). Qu'il nous soit permis d'en présupposer les conclusions et de nous y référer afin de rester autant que possible sur le terrain moral.

Pour déterminer la pensée thomiste sur certains pro-

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