Couverture fascicule

Sur la différence des modes poétiques

[article]

Année 1983 49 pp. 58-62
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J.-C.-F. HOELDERLIN

SUR LA DIFFÉRENCE DES MODES POÉTIQUES

(Gr. St. Ausg., t. IV, 1, pp. 266-272) (Fr.H. Ausg., t. 14, pp. 369-372)*

Traduction nouvelle

par Jean-François Courtine

Le poème lyrique, idéal selon l'apparence, est naïf par sa signification. C'est une métaphore continue d'un sentiment unique.

Le poème épique, naïf selon l'apparence, est héroïque par sa signification. C'est la métaphore de grandes aspirations.

Le poème tragique, héroïque selon l'apparence, est idéal par sa signification. C'est la métaphore d'une unique intuition intellectuelle.

Le poème lyrique est dans sa tonalité fondamentale le plus sensible, dans la mesure où cette tonalité comporte une uni-té qui se donne le plus facilement ; c'est pourquoi dans son apparence extérieure il n'aspire pas tant à la réalité effective, à la sérénité et à la grâce, il évite tellement l'enchaînement et l'exposition sensibles (précisément parce que son ton fondamental pourrait l'y incliner), que, dans ses formations et leur connexion, il est volontiers merveilleux et suprasensible; et que les dissonances héroïques énergiques, où il ne perd ni sa réalité effective, ni sa vivacité — comme dans l'image idéale — , ni sa tendance à l'élévation — comme dans l'expression plus immédiate — , ces dissonances héroïques énergiques, qui réunissent l'élévation et la vie, constituent la résolution de la contradiction à laquelle il aboutit dans la mesure où, d'une part, il ne peut ni ne veut tomber dans le sensible, et où, d'autre part, il ne peut ni ne veut désavouer son ton fondamental — la vie intime. Mais lorsque son ton fondamental est plus héroïque, plus riche en teneur, comme par exemple dans l'hymne de Pindare au gladiateur Diagoras, lorsqu'il a donc moins à perdre en intériorité, il commence

♦ Nous suivons ici (cf. supra n. 12) le découpage du texte établi par W. Groddek et D.E. Sattler.

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