A propos des lectures préférées des lettrés de l'Egypte gréco=romaine
Influence de la poésie lyrique sur les rhéteurs du IIe et du IVe siècle après J.-C.
« Bientôt, écrivait il y a quelques années M. Gagnât (*), nous pourrons nous faire une idée à peu près aussi nette des Egyptiens contemporains des débuts de l'ère chrétienne que des Français d'il y a trois ou quatre cents ans. »
Et en effet, pour certains endroits de l'Kgypte où les fouilles ont été particulièrement fructueuses pour la petite ville d'Oxyrhynehns, par exemple, notre documentation est si abondante et si précise que la vie toutemière de cette cité renaît pour ainsi dire devant nos yeux : nous nous rendons compte des effets qu'y produisit la conquête romaine des méthodes d'administration qui y furent adoptées; nous voyons comment le droit était appliqué, dans quelles conditions économiques les habitants vivaient. Nous pouvons faire plus et mieux encore, dégager de tous ces documents un intérêt vraiment humain en nous représentant ce que furent l'existence, les pensées, les occupations, les distractions des habitants de cette petite vi le de province : c'est ce qu'a fait M. Kenyon en étudiant un des aspects d'Oxyrhynchus, son caractère intellectuel, dans un article intitulé : « The Library of a Greek at Oxyrhyn- clius » (2).
R 'Constituer le catalogue de ce que fut la bibliothèque d'un lettré d'Oxyrhyuchiis pendant les siècles qui séparent
(') Comptes rendus de l'Académie des Inscriptions, 1901, p. 785. (2) Journal of Egyptian archaeology, Vlll (1922), pp. 129-138 (Lecture given for the Soc'ely on May 2. 1922).
47