CARYSTOS ET LES ARTEMISIA D'AMARYNTHOS

Au début des années 30, P. Roussel, alors directeur de l'École française d'Athènes, avait vu chez un antiquaire de cette ville — et acquis probablement peu après — une inscription à laquelle il avait consacré, dans son Bulletin Epigraphique1, la notice suivante :

«Je signale ici un fragment d'inscription (11 fins de lignes) trouvé, paraît-il, à Garystos et. qui se trouve dans le commerce à Athènes. C'est un décret tardif (€, C, U)) pour un Άντιλ - -, [κα]λος κάγαθος &v πολίτης. Les honneurs qui lui sont décernés doivent être proclamés Άρτεμι[σίοις], la stèle exposée [εν τ]ω ίερώι της 'Αθήνας. Aux lignes 7-8, il est prescrit : [όταν οί Καρύστιοι ? θύ]ωσιν εν Άμαρύνθωι τήι Άρτέμι|[δι. .. ., καλεΐν] αυτόν επί τα κοινά, C'est la première mention épigraphique, à ma connaissance, du sanctuaire d'Amarynthos. »

Or cette inscription que l'on aurait pu, sans faire preuve d'un pessimisme exagéré, considérer comme définitivement perdue, a été retrouvée en 1970 par M. P. Amandry, en même temps que deux autres, dans un bâtiment de l'École française, parmi des moulages, sous une couche de poussière où marbres et plâtres se confondaient. C'est à M. L. Robert que revient le mérite d'avoir su identifier, sur simple photographie, ce décret qu'il n'avait jamais vu mais dont, il y a trente ans, il avait très opportunément rappelé l'existence en faisant remarquer, avec J. Robert2, que E. Ziebarth avait omis de le mentionner dans IG, XII Supplementum (1939). Sachant mon intérêt pour les choses de l'Eubée et pour le problème d'Amarynthos en particulier, il me fit aussitôt part de sa découverte. Je lui en suis d'autant plus reconnaissant qu'il a bien voulu également m'éclairer sur quelques- unes des difficultés que présente ce petit texte. Mais je n'ai garde d'oublier que c'est à l'amical désintéressement de mes camarades Y. Grandjean et