Couverture fascicule

Suzanne Stern-Gillet, Aristotle 's philosophy of friendship

[compte-rendu]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 152

Suzanne Stern-Gillet, Aristotle 's philosophy of friendship (Suny studies in ancient Greek philosophy). Un vol. 23 x 16 de iv-233 pp. New York, State University of New York Press, 1995.

S. Stern-Gillet offre une étude studieuse, claire et profonde de l'analyse aristotélicienne de l'amitié. Les mérites de son travail sont la cohérence de son interprétation, sa compétence philologique, et l'honnêteté avec laquelle elle reconnaît les points «non-décidés» de son argumentation.

Son argumentation est fondée sur l'analyse de la dimension cognitive qui est incluse dans l'amitié de vertu. Ses prémisses sont les suivantes: a) la connaissance de soi en tant que connaissance est médiate, b) le nous, comme source de la connaissance de soi, est en état potentiel avant la perception de l'autre, c) c'est l'autre, dans la mesure où il réalise de façon particulière la vertu, qui donne un «scheme» à la connaissance de soi et induit, en d'autres mots, à l'actualisation noétique de l'agent. L'autre devient, donc, une source irremplaçable de la connaissance de soi.

Cette même accentuation de l'élément cognitif conduit l'A. à soutenir la thèse que l'ami est ce qu'il est selon sa nature essentielle et en dépit de ses caractéristiques personnelles et contingentes. Malgré les précautions prises par l'A., cette thèse nous semble être contestable. A la suite de sa thèse initiale, selon laquelle l'ami dispose d'une identité personnelle, elle devrait plutôt soutenir que l'identité de l'ami ne concerne pas la vertu en tant que telle (aplôs), mais précisément sa réalisation concrète et, inévitablement, contingente.

De même, la valeur cognitive de l'amitié laisse supposer que l'amitié parfaite et le modèle de l'autarcie ne sont pas incompatibles. En effet, l'A. soutient que l'amitié est au service de l'autarcie, au lieu de s'y opposer, puisque l'amitié offre la possibilité de la connaissance de soi, acquisition présupposée par l'autarcie elle-même.

Pavlos Kontos.