TROIS NOTULES DELPHIQUES
Cléobis et Biton
M. E. Homann-\Vedekin<r rapporte à leur sujet (1), et non sans élojre, une opinion qui ne mérite pas de s'accréditer : (Poly)médès l'Arp:ien n'aurait exécuté directement que « la première » des deux statues (*2), aujourd'hui la mieux conservée ; l'autre (3), « molle, spongieuse », trahirait la participation « von einem Gehilfen ost^riechischen Ursprungs », s'efïorçant d'ailleurs de travailler sur mêmes dimensions et, «soweit moglich », dans le même style.
Ne nous encombrons pas de ce « Beispiel fur die kunst^eschichtliehe Méthode der Strukturforschung· ». Seuls des moulages peuvent faire illusion : le marbre de la seconde statue est tellement usé en surface, que plusieurs détails, et jusqu'à des contours, se sont littéralement émoussés. Mais cette espèce d'adoucissement n'est pas due à l'ouvrier (4). L'examen des originaux ne laisse place à aucune hésitation : les deux statues sont bien de la même main ; très exactement : leur facture est identique. C'est d'autant plus remarquable que précisément leur auteur commun n'a obéi en rien au souci, fort peu archaïque d'ailleurs, de copier servilement l'une sur l'autre (3).
(1) Die Anfanye der griech. Gross plaslik (19301, p. 8. L'ouvrage e«t d'ailleurs intéressant ; on l'approuv era de remettre en honneur le rcle des « Cyclades » (disons : de Γ Ionie) dans la formation de la grande plastique archaïque : l'influence créto-péloponnésienne, bien que considérable, ne suffit pas à tout expliquer. (2) « Statue A » d'Homolle, FD IV, 1, p. 6 sqq. : La Coste-Messelière et Miré, Delphes (1943), pi. 34 à g., 35, 36 ; c'est à elle qu'appartient la plinthe à signature. (3) « Statue Β », FD, ibid. : Delphes, pi. 34 à dr. et 37; plinthe τον τχν ματαρα. C'est pour faire bref qu'on nomme « A » : Cléobis, et « Β » : Biton. (4) Du moins à l'ouvrier antique ; mais « Biton » a été. par endroits, fortement plâtré. (3) Cf. p. ex. Daux, BCH 1937, p. 61-2. Dès 1900 [RCH 24, p. 434 n. 1 : repris FD, l. /., p. 12) Homolle, tout en parlant d'« identité », n'avait pas manqué de signaler les six boucles dorsales de la statue « A », contre sept à la statue « Β ».
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