Vie, désir et négation dans les ontologies de Renaud Barbaras et de Nicolas Grimaldi

Authors

  • CHRISTOPHER LAPIERRE University of Burgundy

DOI:

https://doi.org/10.22329/p.v10i0.4269

Abstract

Cet article propose une confrontation inédite entre les dispositifs théoriques de deux philosophes contemporains, Renaud Barbaras et Nicolas Grimaldi, que l’auteur envisage en tant qu’ontologies de la vie. La singularité, dans le champ philosophique, de leur conception du désir conduit à un rapprochement, en dépit d’une différence dans les références philosophiques mobilisées. Le sujet vivant est en effet pensé par tous deux comme « désir », et il est par là interprété comme un certain manque, bien que celui-ci ne soit relatif à aucun objet ni, plus généralement, à rien qui se donne sur le mode de l’objet. Or, les options philosophiques de Barbaras et de Grimaldi divergent néanmoins quant à la réponse apportée au problème de l’articulation entre vie et désir, et plus précisément quant au sens accordé à la négativité. Alors que le premier envisage les êtres vivants à partir d’une négation-privation qui affecte l’archi-vie du monde sans avoir sa source en elle, le second comprend la vie, sous toutes ses modalités, à partir d’une négativité qui lui est intrinsèque. Autrement dit, si, pour Grimaldi, la vie est essentiellement désir, pour Barbaras le désir caractérise seulement la modalité d’être des vivants, non l’archi-vie du monde. Il en découle des différences importantes quant au statut de la temporalité et de l’affectivité chez les deux philosophes. C’est, d’après l’auteur, dans le sort que chacun réserve à l’hypothèse finaliste — écartée par Barbaras; étayée sur une analyse de la notion de tendance chez Grimaldi — que le différend philosophique prend sa source.

 

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Published

2015-10-25

Issue

Section

Open / Varia