STATUES ARCHAÏQUES D'ATHÈNES

Premier article.

Il ne faut pas avoir étudié beaucoup les statues archaïques en marbre du Musée de l'Acropole, pour découvrir qu'elles sont à la fois semblables et différentes. Par l'attitude et le geste, par la coquetterie des attifements et la complication des coiffures, par l'expression des physionomies, elles sont, presque toutes, pareilles. Mais elles ne sont pas identiques, et, après qu'on a été surpris, au premier regad/de les trouver tellement pareilles, on ne l'est guères moins, ensuite, quand on les examine avec attention, de constater entre elles une quantité de dissemblances d'abord inaperçues. On est donc amené à prononcer sur elles deux jugements successifs, qui ne se contredisent pas, puisqu'il y a moyen de les concilier, mais qui, en s'opposant, se corrigent l'un l'autre et se font équilibre. Il y aurait une exagération tout aussi absurde à dire qu'il faut rapporter toutes ces statues, vu l'air de famille qui les unit, à un seul et même auteur, ou bien à dire qu'on doit admettre, vu les différences qui les séparent, autant de sculpteurs qu'il y a d'œuvres. — Mais ce n'est là qu'une observation préliminaire et générale. En conduisant avec méthode la comparaison de ces diverses œuvres entre elles, on arrive à des résultats plus précis, qui ont quelque importance pour l'histoire de l'art at- tique.

Le tort principal de ces statues est de nous être parvenues sans la signature des auteurs. Ou plutôt, les signatures existent bien, et en grand nombre, mais séparées des œuvres, et dans des conditions telles que tout rapprochement paraît presque impossible. Une seule statue, jusqu'à ce jour, a cessé d'ê-

BULL. DE CORRESP. HELLÉNIQUE, XVI. 1 4