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NÉCROPOLE DÉLIENNE ET ÉPITAPHES PROBLÈMES D'INTERPRÉTATION

Deux ouvrages récents, celui de M.-F. Basiez sur les cultes orientaux à Délos1 et celui de G. Fabre sur les affranchis2 présentent, je crois, quelques inexactitudes dues, dans le premier cas, à une méconnaissance de la réalité de la nécropole délienne, dans le second, à l'oubli du caractère spécifique des épitaphes.

I. Prosopographie délienne et épitaphes

M.-F. Basiez, pour dresser une prosopographie des dévots attestés dans les cultes orientaux de Délos, s'est efforcée d'utiliser le témoignage des stèles funéraires de Rhénée, mais certaines des identifications proposées ne me paraissent pas acceptables. Elles reposent, me semble-t-il, sur un postulat implicite : le corpus des stèles donnerait une idée assez juste de ce qui fut réellement érigé dans )a nécropole. Mais les observations que J. Seigne et moi-même avons pu faire au cours des fouilles que nous avons menées à Anô Générale et lors de visites de la nécropole, amènent à penser que le corpus des stèles errantes publiées dans EAD XXX ne correspond qu'à une très faible partie de l'ensemble des épitaphes gravées dans la nécropole.

La coutume d'inscrire le nom du défunt sur une stèle, une urne ou un autel, paraît être très largement adoptée à Délos à la fin de l'époque hellénistique ; elle n'est pas réservée à une fraction aisée de la population délienne. Cette constatation exprimée dans EAD XXX3 a été précisée par les découvertes faites au cours des fouilles et par l'étude de la nécropole. On découvrit sur le chantier 20 stèles ou bases funéraires, soit complètes, soit fragmentaires ; toutes portaient ou avaient porté des épitaphes.

La superficie couverte par les herôa étant connue — environ 440 m2 — nous avons donc trouvé une épitaphe tous les 22 m2. Si ce chiffre est appliqué à l'ensemble de la nécropole qui s'étend en longueur sur 1 km et en profondeur sur 100 à 150 m,