* II pourrait sembler incongru de publier dans le BCH une notice consacrée à une inscription de Leptis Magna : l'« Index épigraphique » des Tables du BCH (1892-1946) (par V. Hadjimichali) ne mentionne aucune inscription provenant d'Afrique du Nord. Mais cette livraison est dédiée à Albert Dumont, et il m'a paru approprié d'offrir cette brève étude à la mémoire d'un savant qui fut « athénien » et « romain » avec une égale réussite. Malgré sa minceur, cet article n'aurait pu être écrit sans de multiples concours. Je suis heureux de remercier, pour leur aide à toutes les étapes, Miss Joyce Reynolds (Cambridge), MM. B. Qaramanly (Direction des antiquités de Libye, Tripoli), Audouy (Archives de la Marine), Claude Nicolet (Université de Paris I) et Pierre Gros (École française de Rome). Enfin, j'écris tout au long de cet article Leptis, conformément à l'usage français le plus répandu, bien que la forme Lepcis soit certainement plus juste sur le plan scientifique (cf. J. Reynolds et J. B. Ward Perkins, Inscriptions of Roman Tripolitania, introduction à l'article Lepcis). (1) Sur cette mission, cf. en dernier lieu M. Grosse, « Die beiden Afrika-Forscher Johann Ernst Hebenstreit und Christian Gottlieb Ludwig, ihr Leben und Reise », Mitteilungen des Vereins fur Erdkunde zu Leipzig 1901, p. 1-87 ; antérieurement, K. von Weber, « Eine sâchsische Expedition nach Afrika », Archiv fur die sâchsische Geschichte 3 (1865), p. 5-50. (2) Renseignements biographiques sur les membres de l'expédition : cf. Grosse, o.c, p. 5-20. Sur Hebenstreit, cf. en outre Neue deutsche Biographie, s.v. (1969). Né en 1702 à Neustadt sur Orla, il avait fait des études de philosophie, puis de médecine à Leipzig. Recommandé au roi Auguste II par le médecin de la cour von Heucher, il fut désigné pour diriger l'expédition africaine. A son retour, il occupa plusieurs chaires à l'Université de Leipzig, dont il devint doyen. Il mourut en 1757 d'une maladie contractée en soignant les blessés de Rossbach. Son éloge funèbre, imprimé en 1759 (« Elogium Joanni Ernesti Hebenstreit », Nova acta eruditorum [Leipzig 1759], p. 179-192), donne la liste de ses œuvres. Sur son voyage, il avait publié une Oratio panegyrica, qua Antiquitatum Romanarum per Africain repertarum memoriam recolit, dédiée au roi (Leipzig 1733). Elle ne contient que des renseignements succincts et la transcription de quelques inscriptions. Il a en outre manifesté son intérêt pour la médecine antique en composant un Erklârung griechischer Wôrter von Krankheiten des menschlichen Kôrpers (Leipzig 1751 ; 2e éd. 1760).