THASOS 767

BCH 136-137 (2012-2013) Agora de Thasos : la gestion de l’eau de l’Antiquité à nos jours

Dimitra Malamidou et Natacha Trippé 9

Le programme d’assèchement de l’agora est mené conjointement par l’École française d’Athènes et la XVIIIe éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques de Kavala. Un protocole de collaboration a été signé en mars 2012 pour une durée de trois ans. Son objectif est de rassembler les éléments permettant de replacer le site de l’agora de Thasos dans son contexte géologique et géomorphologique, afin de mieux comprendre la circulation des eaux de ruissellement et d’infiltration pour apporter une solution aux problèmes récurrents d’inondation du site – problèmes qui empêchent notamment la poursuite de l’activité archéologique (fouille des abords Sud de l’agora – macellum), ainsi que la mise en valeur du site. La perspective globale dans laquelle s’intègre cette réflexion sur le problème de l’eau repose sur différentes études : une étude de topographie, menée en collaboration avec L. Fadin, topographe de l’EFA ; une étude d’hydrologie menée par K. Katsipharakis et G. Augoloupis (université polytechnique de Thessalonique) ; une étude de géomorphologie menée par M. Ghilardi et ses collaborateurs du CEREGE. Elle s’accompagne également d’un important effort d’entretien du site archéologique et de son aménagement. Un travail sur les rapports des fouilles menées dans l’agora à partir de 1948 10 a tout d’abord été nécessaire afin de déterminer la chronologie relative des structures hydrauliques telle qu’elle fut établie par les fouilleurs. Les relations de certains égouts entre eux n’ont toutefois pas toujours pu être établies lors de la fouille, de même qu’il est parfois malaisé, à la lecture des archives, de discerner dans quelle mesure les égouts ont été fouillés jusqu’au radier ou seulement dégagés. Parallèlement à une campagne d’entretien général du site, d’importants travaux de dégagement et de nettoyage ont été menés dans les hydragogues et les égouts antiques de l’agora. Plusieurs zones, qui présentaient une dénivellation trop importante, et étaient par conséquent propices à la stagnation de l’eau, ont été remblayées après avoir été asséchées 11. Ces travaux, conjugués à l’action des deux pompes installées en 2010 (l’une à l’entrée de l’agora, l’autre dans la cour du macellum), ont permis à l’eau de surface de trouver une voie d’écoulement et ont ainsi contribué de manière significative à assécher la zone.