COMMENT S'EST FORMÉE LA DOCTRINE DE LA SUPÉRIORITÉ DU CONCILE SUR LE PAPE

{Suite et fin) (1)

III. A la recherche d'un remède au schisme

Dès l 'origine du Grand Schisme, beaucoup de catholiques mirent leur espoir dans le leoncile général. Non seulement il apparaissait comme le moyen auquel l'Église avait recouru dans les plus graves difficultés de son histoire, mais, depuis un siècle, on invoquait son autorité avec tant d'insistance qu'il s'imposait tout naturellement à l'esprit des contemporains (2). Des voix s'élevèrent pour en réclamer la convocation aussitôt que la majorité des cardinaux, alléguant la pression exercée sur le conclave, eut répandu des doutes sur la légitimité d'Urbain VI. L'élection de Clément VII parut rendre plus urgente encoro la nécessité d'une pareille assemblée, et jusqu'en 1382 l'on ne cessa d'insister pour qu'elle se réunît.

Sans doute, beaucoup de partisans du concile ne s'embarrassaient guère de considérations spéculatives : ils se 'Contentaient d'évoquer les maux qu'engendraient l'incertitude ou la division, les dangers qu'elles faisaient courir à la discipline et même à la foi, et ils prônaient ce moyen comme le seul apte à les conjurer. Mais d'autres se «préoccupaient du côté juridique du problème et apercevaient l'importance de ne rien faire qui