STATUETTE EN BRONZE DU SANCTUAIRE D'EPIDAURE
(PL XXXIV-XXXV)
La statuette en bronze que nous présentons ici a été trouvée dans le sanctuaire d'Asclépios à Épidaure,en mai 1942, au cours de fouilles complémentaires . exécutées dans l'angle N.-O. des galeries qui forment l'édifice Ε (1). .
Statuette d'éphèbe. Haut. max. conservée : 12 cm. 5 ; haut, du tronc, du cou au pubis : 5 cm. 2 ; du nombril au pubis : 1 cm. 6 ; du nombril à la naissance du cou : 3 cm. 6. Tête et bras manquent ; jambe droite brisée au-dessous du mollet ; jambe gauche, au-dessus du genou. La partie inférieure de la jambe droite a subi une légère torsion vers l'intérieur. Jambe gauche portée en avant. Petit manteau, jeté sur les épaules comme un châle plissé. Plis indiqués par des traits incisés décrivant des arcs réguliers, sensiblement concentriques ; les pans sont brisés sur le devant, à la hauteur des clavicules. Pas de poils au pubis ; le sexe est brisé. A été nettoyé au Musée National d'Athènes (2j de quelques traces d'une oxydation qui a rongé l'épiderme sur le flanc droit. Bronze à grain fin, d'une teinte brun clair (3), qui n'était enduit d'aucune patine ancienne. Coulée d'un seul jet
( 1 ) Ces travaux avaient pour but de vérifier sur le sanctuaire d'Asclépios, à Êpidaure, certaines hypothèses suggérées par les fouilles de Gortys d'Arcadie.' Nous exprimons à la Société Archéologique nos plus vifs remerciements pour l'accueil qu'elle a bien voulu réserver à nos projets. Nos recherches ont confirmé la présence en cette place d'un autel ( ?) archaïque parla découverte de nombreux skyphoi miniature de style corinthien, mêlés à des restes de cendres (BCH, LXVI- LXVII, 1942-1943, Chronique des Fouilles p. 332-334). (2) Dans les services de Mlle J. Constantinou que nous remercions de toutes les facilités qu'elle nous a accordées pour l'étude de ce bronze. (3) A. Furtwaengler, 50es Winckelmannspr., 1890, p. 125 sq., signale le caractère particulier de cette fonte aux reflets dorés à propos de la statuette de Ligourio ; celle-ci était recouverte d'une mince couche d'un enduit brillant où Furtwaengler voyait une caractéristique des bronzes argiens du vie siècle; cette particularité aurait été vérifiée aussi sur les bronzes d'Olympie, p. 126. Il s'agit d'un enduit appliqué sur la fonte par les bronziers grecs et qui ne semble pas spécial à une école ; on en a retrouvé des traces sur une statue d'Artémis. de Dodone (H. Lechat, BCH, XV, 1891, p. 473 sq.), sur l'éphèbe de Marathon et sur le Zeus de l'Artémision. Sur ces patines «nobles» et artificielles, Zenghélis, Mouseion, VIII, 1929, p. 113-117, et Kluge, Die Anlike Grossbronzen, I, p. 170 sq.
