OLIVIER MASSON 569
A PROPOS D'UN OUVRAGE RÉGENT
SUR DES INSCRIPTIONS CHYPRIOTES
SYLLABIQUES
Mr Terence Β. Mitford, Reader à l'Université de St. Andrews, vient de publier, sous le patronage de l'Institut d'études classiques de l'Université de Londres, un important fascicule qui est consacré à des inscriptions syllabiques de Chypre, ainsi qu'aux syllabaires de diverses régions de l'île (1).
A l'occasion d'une étude assez détaillée de cet ouvrage, qui est présentée ici, il semble opportun de rappeler la place éminente qu'occupe Mr Mitford dans le domaine de l'épigraphie chypriote, soit alphabétique, soit syllabique (2). A la suite de voyages faits presque chaque année à Chypre depuis 1936, ce savant a rassemblé un matériel important, qui lui a permis d'abord de publier ou de commenter de nombreuses inscriptions grecques alphabétiques, allant de l'époque hellénistique jusqu'à l'époque byzantine (3). Mais il était naturel que M. en arrivât à s'occuper également des inscriptions syllabiques — qui sont connues du vme s. au me s. avant notre ère — , puisqu'il s'agit aussi d'inscriptions grecques, du moins dans la très grande majorité des cas (4). Après quelques publications isolées, antérieures à 1940, M. s'est attaqué récemment aux textes syllabiques d'une manière plus systématique. De nombreux articles sur ce sujet ont vu le jour ces dernières années et forment déjà une série abondante ; étant donné que les résultats obtenus dans ces articles sont souvent utilisés dans le fascicule qui est présenté ici, j'ai cru utile d'en dresser la liste chronologique, placée en appendice à la fin de cette étude (5).
Ces articles constituent d'ailleurs, pour le domaine syllabique, des travaux préliminaires à plusieurs sections d'un Corpus définitif, dont le plan très ample a été annoncé au congrès épi- graphique de 1952 (6). Cette publication sera patronnée par l'Académie Britannique et com-
(1) Studies in the Signaries of South-Weslern Cyprus, dans Bulletin of the Institute of Classical Studies of the University of London [désormais : BICS], Supplement No. 10, Londres, 1961 ; 56 p. in-4°, XXVIII planches. (2) Voir les rapports présentés par M. pour les récents congrès d'épigraphie, Actes deuxième congrès intern, d'épigraphie grecque et latine — 1952, Paris 1953, p. 166-175 (cf. Archaeology, 5, 1952, p. 151-156, avec des illustrations) ; AM del terzo congresso inlernazionale di Epigrafia... — 1957, Rome 1959, p. 88-93. (3) On en trouvera année par année les résumés critiques chez J. et L. Robert, Bulletin épigraphique de la REG. (4) Comme on sait, les textes syllabiques non grecs, peu nombreux, sont dénommés « étéochypriotes », de manière conventionnelle. (5) Ces articles seront cités plus loins d'après les lettres A, B, C, etc. (6) Actes deuxième congrès, p. 174 ; les projets antérieurs de Richard Meister et Ernst Sittig, pour IG, XV, n'ont jamais abouti.